Confédération des Praticiens des Hôpitaux
La lettre de la CPH à tous les praticiens
Dure rentrée de septembre à l’hôpital !
PH, réagissons !
Ce climat détestable était prévisible : chez les PH, dépit, intériorisation des contraintes, lassitude, et morosité ambiante devant l’amoncellement de nuages noirs au dessus de l’hôpital public et des carrières de praticiens.
Alors, à la CPH, nous avions plusieurs voies :
– Soit opérer un changement radical : applaudir des deux mains tous les matins l’action du ministre de la santé lorsqu’il veut nous faire gober l’inacceptable. Grapiller ainsi quelques avantages au prix de l’essentiel, qu’on masquera. N’est-ce pas ce que certains ne cessent de faire ?
– Soit écouter les défaitistes : le syndicalisme médical (et pharmaceutique) hospitalier est trop divisé, il ne mènera jamais à rien. Dans la foulée, dissoudre la CPH et se faire harakiri ?
– Soit demeurer fidèles à nos principes : défendre l’hôpital public, ses valeurs, ses missions, les carrières de ses praticiens et nos collègues lorsqu’ils sont mis personnellement en difficulté (dans cette voie, le travail syndical ne peut que se développer dans un très proche avenir !). Et ces principes, les mettre résolument en action.
C’est bien sûr ce dernier choix que nous voulons faire !
Encore faut-il que les praticiens s’y reconnaissent, y croient, et parviennent à se mobiliser à nouveau pour le faire savoir. Si cette mobilisation que nous appelons est au rendez vous, le moment n’est pas si mal choisi et elle peut encore vraiment peser sur les orientations actuelles de nos dirigeants, y compris sur celles qui paraissent le mieux verrouillées.
Et avec vous :
– Nous continuerons à revendiquer le respect de notre indépendance professionnelle et à refuser l’affectation par les directeurs.
– Nous refusons catégoriquement les propositions qui nous sont faites de part variable et les perspectives d’un centre national de gestion aux mains de l’administration.
– Nous refusons catégoriquement que le dossier retraite soit renvoyé aux calendes et exigeons un audit indépendant du régime Ircantec
– Nous exigeons une meilleure attractivité pour l’exercice à l’hôpital avec des mesures de revalorisation de nos carrières et de la permanence médicale qui limitent le différentiel avec l’exercice libéral.
– Nous exigeons l’équité pour les temps partiels.
Tout cela,
La CPH appelle l’ensemble des praticiens hospitaliers à l’exprimer avec force lors d’une première journée d’action et de sensibilisation le 24 octobre 2006
Communiqué du 20 septembre 2006
En cette rentrée 2006, la CPH juge très alarmante la situation de l’hospitalisation publique provoquée par les décisions de nos dirigeants.
L’hôpital subit à la fois des contraintes fortes et des restrictions de moyens, tandis qu’une succession de réformes de structure, d’organisation et de financement s’avère particulièrement inadaptée, agressive et déstabilisante pour la prise en charge des patients.
Sans que l’on paraisse prendre la mesure de cette dérive, la presse économique et spécialisée comme les bruits de couloirs du ministère souvent alimentés par les promoteurs eux-mêmes de ces réformes continuent à répandre l’idée que l’hôpital est mal géré et qu’il coûte trop cher ! La vérité, c’est qu’en 20 ans la part de l’hospitalisation publique dans les dépenses de santé s’est réduite de 20%, tout en diversifiant, rénovant, améliorant son offre de soins et la qualité de ses prestations. Aujourd’hui, l’hôpital souffre d’abord de son succès et de la confiance que lui font les usagers.
Les remèdes sont connus : au delà des investissements, ce sont les professionnels qu’il faut savoir attirer à l’hôpital pour qu’ils continuent à assurer, dans le cadre de leur mission de service public, des prises en charge de qualité à tous les patients.
C’est au contraire l’inverse que l’on pratique. Les PH qui sont les garants de cette prise en charge et de son adéquation avec les besoins de santé sont actuellement particulièrement maltraités, tant par le projet de réforme de leur statut qui attaque leur indépendance professionnelle que par la détérioration de leurs carrières et de leurs retraites.
La succession de promesses ministérielles non tenues, d’annonces non financées, de discussions virtuelles à l’initiative du cabinet et le refus constant d’entendre précisément celles des organisations qui sont réellement représentatives plongent l’ensemble des professionnels dans un profond mécontentement.
La CPH appelle l’ensemble des praticiens hospitaliers à l’exprimer avec force lors d’une première journée d’action et de sensibilisation le 24 octobre 2006