Il faut une véritable conception progressiste de la prévention et de la sécurité dans la cité et le travail. La journée du 10 octobre, sous des formes multiples décidées localement sera une nouvelle étape dans la sensibilisation et la mobilisation pour exiger le retrait de ce texte
Le texte « Prévention de la délinquance » a été voté en 1ère lecture le 21 septembre par la majorité sénatoriale qui a largement exaucé les vœux du gouvernement.
Le texte prétend prévenir la délinquance sans s’attaquer aux causes sociales susceptibles de la provoquer : emploi, logement, salaires, scolarité, etc. À persévérer dans l’amalgame entre incivilités, petite délinquance, et grand banditisme et criminalité, il instaure le tout répressif et sécuritaire, dans la vie privée comme dans le travail, et rejette l’entière responsabilité sur les malades, les délinquants, les familles les plus pauvres…
L’amalgame entre maladie mentale et délinquance est un véritable affront pour les malades, leurs familles et l’ensemble de la communauté psychiatrique.
Le secret professionnel, obligation légale, protège les citoyens dans leurs libertés individuelles et les professionnels dans leur sécurité et leur intégrité. Le lever au profit du maire est instaurer une confusion entre rôle des élus et institutions sociales.
Sur les lieux de travail, gendarmerie et police pourront y intervenir, sur simple dénonciation, pour des contrôles répressifs ; tout salarié, dans une « conduite addictive », sera contrôlé dans l’arbitraire le plus total (sans consultation de la médecine du travail et du CHSCT).
Le texte s’attaque aux libertés syndicales car est menacé de prison tout salarié qui oserait lors de conflit collectif bloquer un train, un tram ou un bus…
Ce débat parlementaire se déroule sur fond de promesses démagogiques, par exemple en ce qui concerne les effectifs de police ou de justice, de même dans le travail social et la prévention spécialisée dont les moyens ont été réduits de façon drastique ces dernières années. On oppose des institutions qui devraient pouvoir accomplir leurs missions dans le respect mutuel des prérogatives de chacun.
Le projet de budget 2007 est dans cette logique sécuritaire en se caractérisant par une forte pression sur les dépenses économiquement et socialement utiles et par la programmation de la suppression de milliers d’emplois dans les services publics, y compris la justice !
Le gouvernement ment aux victimes de délinquance qui pensent trouver justice et réparation avec ce texte.
Ce projet est inacceptable, il soulève de l’incompréhension, de l’effarement voire de l’effroi.
De nombreuses associations, organisations syndicales, réunies dans un Collectif National Unitaire (Cgt, Sud, Fsu, Ligue des droits de l’homme, Syndicat National des Médecins de PMI, Syndicat de la Magistrature, Syndicat des Avocats de France, Union Syndicale de la Psychiatrie, Syndicat National des Psychologues, Cnt, A.C. !, Collectif des Etudiants en Travail Social), de nombreuses personnalités, des professionnels de santé, travailleurs sociaux, enseignants, chercheurs, magistrats, dénoncent depuis plusieurs mois ce texte qui porte gravement atteinte aux libertés.
Il faut une véritable conception progressiste de la prévention et de la sécurité dans la cité et le travail.
Dans la cité au plus près des réalités humaines, par un développement des services publics, d’habitat social non « ghettoïsé », d’éducation, de soins, de services sociaux, de sports, de loisirs et de culture.
Dans le travail par l’abandon des contrats de travail précaires, une sécurité sociale professionnelle, une protection sociale de haut niveau.
La journée du 10 octobre, sous des formes multiples décidées localement sera une nouvelle étape dans la sensibilisation et la mobilisation pour exiger le retrait de ce texte.