200.000 signatures contre la loi Sarkozy
Le Collectif national contre la délation annonce que sa pétition contre le projet de loi sur la prévention de la délinquance a reçu 200.000 signatures.
Des représentants d’associations et de syndicats se sont réunis mercredi 13 septembre aux abords du Sénat, pour dire « non au projet de loi de prévention de la délinquance » qui vise selon eux à « mettre en place une société d’indicateurs » et ont annoncé qu’une pétition en ce sens a été signée par « 200.000 » personnes.
« C’est une société d’indicateurs que ce texte essaie de mettre en place, et nous sommes donc très nombreux à être inquiets : à peu près 200.000 personnes ont déjà signé la pétition du collectif national unitaire (CNU) contre la délation« , a affirmé le président de la Ligue des droits de l’Homme (LDH, membre du collectif), Jean-Pierre Dubois, lors d’un point presse, sur un trottoir proche du Sénat.
Le texte prévoit notamment que « les professionnels de l’action sociale sont tenus d’informer le maire de la commune lorsque la gravité des difficultés sociales, éducatives, matérielles d’une personne ou d’une famille est avérée », s’alarme le collectif.
Mise en cause du secret professionnel
« Cette remise en cause du secret professionnel pour les travailleurs sociaux, les éducateurs ou les médecins donne à des élus locaux la possibilité de tout savoir des difficultés financières, scolaires, psychologiques de certains de leurs administrés », a insisté M. Dubois, aux côtés du secrétaire général de la FSU, Gérard Aschieri ou du secrétaire général du Syndicat de la magistrature (SM, gauche) Côme Jacqmin.
Assistante sociale dans un lycée de Seine-Saint-Denis, Isabelle Baillon a insisté sur le danger de révéler au maire des informations confidentielles: « quand je supposerai qu’il y a un problème de violence dans une famille, je serai tenue d’en informer le maire… Alors le jeune venu me parler ne reviendra plus jamais pour me raconter ses difficultés familiales! »
Le Dr Christine Bellascabane, présidente du Syndicat national des médecins de protection maternelle et infantile (SNMPMI), a rappelé que les opposants au texte avaient remporté, avant l’été, une petite victoire: la disposition contestée sur le repérage précoce des « troubles psychiques de l’enfant » avait été retirée du projet de loi.
Le collectif regroupe une vingtaine d’organisations (CGT, FSU, Solidaires, LDH, Sud Santé-sociaux, Union syndicale de la psychiatrie, etc.).