LA MISSION démographie médicale hospitalière, présidée par le Pr Yvon Berland, remettra ce matin à Xavier Bertrand le rapport que le ministre de la Santé lui avait commandé en mars. Ce document, dont Le Figaro a obtenu copie, met une fois de plus en évidence les fortes disparités régionales et entre spécialités. Il confirme qu’à l’horizon 2025, les effectifs de médecins auront considérablement diminué ; la densité médicale retrouvera son niveau des années 1980 alors que la demande de soins devrait augmenter du fait du vieillissement. Le rapport recommande d’améliorer l’informatique hospitalière qui ne permet pas, actuellement, de distinguer diplôme et spécialité réellement exercée : de nombreux généralistes exercent comme urgentistes ou gériatres.
Le compte épargne-temps
La mission propose aussi « un rééquilibrage régional ou, de préférence, interrégional des affectations des étudiants (numerus clausus et internes) », de favoriser les stages d’internes « hors CHU, dans les hôpitaux généraux d’abord mais aussi dans les établissements privés », de « permettre aux médecins et chirurgiens salariés des établissements de santé d’opter pour une rémunération à l’activité voire à l’acte » pour rendre ces postes plus attractifs financièrement, ou encore de « désamorcer la bombe à retardement que constitue dans le secteur public le compte épargne-temps » qui permettra, au cours des prochaines années, « aux médecins de s’extraire pendant de longues périodes de l’activité hospitalière, voire d’anticiper leur départ à la retraite de nombreux mois avant la date prévue ». Le compte épargne-temps avait été créé après la mise en place des 35 heures afin de faire face à l’impossibilité pour le personnel de prendre ses jours de congé.
Plusieurs des propositions de ce rapport risquent d’être sérieusement débattues. Mais la proximité des échéances électorales devrait de toute façon empêcher toute concrétisation.