Alors qu’on voudrait nous endormir, en ce début 2007, avec l’annonce d’un plan HOPITAL 2012, nous somme déterminés à la CPH à utiliser tous les moyens pour faire entendre la voix et le mécontentement des professionnels hospitaliers et particulièrement des praticiens. Nous devons alerter l’opinion sur les menaces qui pèsent sur le service public, sur ses moyens, sur le devenir de la démographie médicale à l’hôpital et la pérennité d’une offre de soins de qualité, accessible à tous.
Ces questions sanitaires et sociales essentielles sont, à ce jour, singulièrement absentes du débat politique et on ne peut que regretter l’absence de prise de position précise sur ces enjeux de santé et de service public des candidats à l’élection présidentielle. Nous avons décidé de les solliciter.
Pour l’hôpital public, au delà des difficultés que nous venons d’évoquer, c’est l’an 1 de la réforme hospitalière et nous en voyons à l’œuvre tous les jours les premières contradictions,
– contradiction d’une nouvelle organisation à appliquer partout alors qu’elle n’était sans doute éventuellement pertinente que pour les grands établissements, Avec la perception pour les autres d’un immense gachis, ne serait-ce qu’en investissement temps.
– contradiction entre les ambitions affichées d’améliorer la qualité des soins alors qu’il s’agit en fait de gérer au plus juste et de faire rentrer l’offre de soins dans la logique du marché avec tout ce que cela peut avoir de réducteur et de destructeur à terme pour la mission de service public en particulier en direction des plus défavorisés
– contradiction entre l’annonce de médicalisation de la gestion et l’opposition des gestionnaires à déléguer quoique ce soit.
– contradiction entre le péril démographique et des dispositions repoussoirs qui instaurent pour les médecins hospitaliers la précarisation de leur statut et la perte de leur indépendance professionnelle.
Dans ce climat difficile où d’un peu partout remontent des informations qui traduisent les grandes difficultés de mise en place et d’adaptation de cette nouvelle réglementation à la réalité de l’hôpital, nous qui avons toujours combattu cette nouvelle gouvernance, nous souhaitons soutenir les praticiens et les accompagner dans toutes les situations de conflit qui ne manqueront pas de se multiplier.
Pour beaucoup d’établissements, pour beaucoup de médecins hospitaliers la situation risque de devenir rapidement impossible soit que la dérive hiérarchique et caporaliste y compris entre nous prenne le pas sur la déontologie des relations entre praticiens avec un effet dissuasif rapide pour l’accès à des fonctions ou à des postes médicaux hospitaliers, soit que la mise en situation de chef de pôle, mains liées et sans moyens nouveaux, sans réelle délégation n’ait que pour seul objectif d’inscrire les médecins en première ligne pour assumer l’impopularité des restrictions budgétaires.
Les 5 objectifs de la CPH :
I – Réalisation d’un guide de la réforme hospitalière et des bonnes pratiques des relations entre praticiens avec offre d’assistance et d’accompagnement des praticiens en difficulté dans ce nouvel environnement. Diffusé pour la première fois en décembre, le guide sera rediffusé en février 2007 avec sensibilisation des praticiens hospitaliers aux enjeux des prochaines élections de CME.
II – Annulation des dispositions les plus dommageables pour les carrières de praticien hospitalier du texte statutaire d’octobre 2006. Nous avons déposé en décembre 2006 un recours en Conseil d’Etat.
III – Interpellation des candidats : Y a-t-il un avenir pour l’Hôpital public ou bien considèrent-ils comme la Fédération Hospitalière de France que l’avenir de l’Hôpital public est du côté de l’Hôpital privé. Nous avions déjà fait début décembre une démarche en direction des candidats pressentis : A ce jour, seul Nicolas SARKOZY nous a accusé réception ; nous poursuivons cette démarche aujourd’hui avec l’envoi d’une lettre à tous les candidats, demande de rencontre des différentes équipes chargées des questions de santé et engagement à diffuser les réponses à l’ensemble de nos collègues.
IV – Evaluation de la mise en place de la gouvernance. Les résultats transmis ici ou là sont partiels et peu représentatifs. Nous allons d’ici quelques jours interroger directement par email 25000 PH. Le résultat risque d’être assez différent des quelques retours diffusés par les présidents de CME ou la DHOS et si les media en rendent compte de ne pas passer inaperçu.
V – Organisation à la mi-mars d’une mobilisation des praticiens hospitaliers pour l’obtention :
– de meilleures garanties statutaires en terme de prévoyance et de retraite
– d’un plan de revalorisation des carrières et de la permanence des soins
afin de contrebalancer l’effet désastreux du nouveau statut sur l’attractivité des carrières et la démographie des prochaines années
En 2007, ce n’est pas un plan 2012 qu’il nous faut. Ce sont des mesures volontaristes, motivantes, susceptibles d’attirer les jeunes médecins à l’hôpital en garantissant l’esprit et les missions du travail à l’hôpital , les principes et les moyens d’un service public accessible à tous ainsi qu’ un parcours professionnel stable et véritablement attractif.