PARIS, 22 février 2007 (APM) – Le nouveau plan Hôpital 2012 ne résout pas les problèmes financiers et humains du service public hospitalier, déplorent jeudi dans un communiqué commun plusieurs organisations syndicales représentatives des personnels et des praticiens.
Suite à l’annonce le 13 février des orientations du plan Hôpital 2012, la Confédération des praticiens des hôpitaux (CPH), l’Intersyndicat national des praticiens des hôpitaux (INPH), la Coordination médicale hospitalière (CMH) et les fédérations CGT santé action sociale, CFDT santé sociaux, Sud santé sociaux, CFTC santé sociaux et Unsa santé sociaux se sont réunis pour réagir d’une seule voix.
L’annonce du plan hôpital 2012 « se réduit à un engagement à poursuivre l’aide à l’investissement pour la rénovation du parc hospitalier », soulignent les organisations.
« Ce n’est certes pas inutile mais cela ne répond ni aux grandes difficultés que connaît aujourd’hui le service public hospitalier ni aux enjeux de santé », dénoncent-elles en évoquant les conditions d’accès aux soins et la qualité des soins.
Elles considèrent qu’en l’absence de réponses sur le financement des hôpitaux publics et la démographie des professionnels, « c’est le fonctionnement même des hôpitaux et les conditions de travail des personnels qui sont remis en cause ». « Le déficit financier et humain des hôpitaux est synonyme de déficit du service public hospitalier », observent-elles.
Les organisations refusent par ailleurs un développement « à marche forcée » des réorganisations et des rapprochements entre l’hôpital et la ville et réitèrent leur opposition à un financement commun public/privé qui, selon elles, « ne peut aboutir qu’au tri sélectif des malades, des pathologies et des professionnels ».
Outre des mesures de promotion pour le service public, elles demandent des règles de financement assurant « la régularité des fonctionnements » et pouvant soutenir « les adaptations indispensables », ainsi qu’un « engagement solennel » sur le niveau et la qualité des flux de la formation des personnels hospitaliers.
En plus de ce communiqué collectif, la CGT, la CFTC et l’INPH ont diffusé des communiqués distincts au cours des derniers jours.
La CGT cherche « l’humain » dans le plan Hôpital 2012, qui correspond selon elle à un plan « de restriction de l’offre de soins sur l’ensemble des territoires » et « dont l’objectif demeure financier ». Elle rappelle qu’aucun bilan « précis et contrôlable » du plan Hôpital 2007 n’a été fourni aux acteurs hospitaliers, en dehors du volet investissement.
La CGT fustige d’ailleurs les différents volets de ce plan. Elle qualifie la tarification à l’activité (T2A) d' »injuste » et d' »inefficace » et dénonce l' »affaiblissement du service public » lié aux nombreuses restructurations ainsi que « le renforcement du pouvoir d’un nombre restreint de décideurs hospitaliers » associé à la nouvelle gouvernance.
La CFTC estime également que les annonces sur l’investissement ne seront pas suffisantes. Elle tire la sonnette d’alarme sur les budgets hospitaliers, les emplois et le « déficit grandissant de qualification », lié au glissement des tâches.
L’INPH dénonce aussi les « effets d’annonce » du ministre de la santé qui apportent de « fausses réponses à des vrais problèmes ». Le syndicat souligne que les moyens mobilisés dans le nouveau plan restent « flous ».