PARIS, 29 mai 2007 (APM) – L’Inserm organisera mercredi un colloque à Paris sur la méthodologie de l’évaluation en psychiatrie et en santé mentale, qui fait suite au débat suscité par l’expertise collective sur le trouble des conduites de l’enfant.
La publication en septembre 2005 de l’expertise collective de l’Inserm sur le trouble des conduites chez l’enfant et l’adolescent a suscité un tollé chez les professionnels de santé et sociaux, rappelle-t-on. L’Inserm avait par la suite organisé un colloque en novembre 2006 pour approfondir le débat.
« Lors de cette journée, les méthodes de recherche ont été brocardées et il est apparu que la question de l’évaluation en psychiatrie était centrale », a indiqué à l’APM l’organisateur de cette journée, Jean-Marie Danion qui est chef de service de psychiatrie aux hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS) et conseiller du directeur général de l’Inserm sur les questions de neurosciences et de psychiatrie.
Le colloque de mercredi sera consacré à la méthodologie en santé mentale et en psychiatrie et vise à donner une information aux cliniciens et aux chercheurs sur l’évaluation afin qu’ils s’accordent sur les méthodes de recherche, non seulement dans le cadre de travaux sur le trouble des conduites mais aussi sur d’autres troubles en santé mentale.
« Le décalage est actuellement assez grand entre les contraintes des travaux scientifiques classiques et celles de la psychiatrie et des sciences humaines. Il faut construire des méthodes d’étude qui font converger ces deux exigences », a indiqué à l’APM Gérard Schmit, chef de service de pédopsychiatrie du CHU de Reims et président du collège de pédopsychiatrie de la Fédération française de psychiatrie (FFP).
Lors de cette journée, qui réunira environ 300 personnes, Jean-Pierre Lépine (PU-PH à l’hôpital Lariboisière) présentera les méthodes d’évaluation de l’efficacité des psychotropes et Bruno Falissard (praticien hospitalier et chercheur à l’hôpital Paul Brousse) s’intéressera à la mesure de ce qui relève de la subjectivité en psychiatrie.
« Nous organiserons ensuite d’autres colloques dont les thèmes seront définis en fonction des conclusions de la journée de mercredi », a indiqué Jean-Marie Danion.
Il espère que cette journée sera moins « tendue » que certaines discussions du colloque de novembre 2006 et précise que la journée de mercredi a été organisée avec un comité scientifique désigné par la commission mixte Inserm/Fédération française de psychiatrie.
« J’attends beaucoup de cette journée », a indiqué de son côté le Dr Schmit qui était signataire de la pétition « Pas de 0 de conduite pour les enfants de trois ans » qui s’opposait aux recommandations de l’expertise collective.
L’expertise Inserm concluait notamment par des recommandations sur la possibilité de réduire les risques d’évolution ultérieure vers la délinquance par le dépistage des facteurs de risque et leur inscription sur le carnet de santé de l’enfant pour en assurer la prévention et la prise en charge, rappelle-t-on (cf dépêche APM CDIIM002).