LA MINISTRE de la Santé a fait plusieurs annonces marquantes, à l’occasion d’une journée organisée par la Fédération hospitalière de France (FHF) sur le thème de la chirurgie.
Roselyne Bachelot est apparue décidée à enrayer le déclin de la chirurgie publique, expliquant, en creux, que l’avenir du service public hospitalier en dépend.
Une analyse partagée par plusieurs organisations du monde hospitalier, FHF en tête, qui réclament depuis des mois un plan de sauvetage de la chirurgie publique.
C’est donc un programme musclé que la ministre a déroulé mercredi, avec, pour fil directeur, l’égalité dans l’accès aux soins. Ainsi, Roselyne Bachelot s’est-elle prononcée pour une remise à plat de la permanence des soins chirurgicale, l’objectif étant d’éviter, ici, les gardes redondantes, là, l’absence d’astreintes stables. L’organisation actuelle doit être repensée «au sein de chaque territoire de santé». La ministre appelle «tous les médecins, quels que soient leur spécialité et leur statut», à «s’impliquer». «Et lorsque, au sein d’un territoire, seule une offre privée persiste, les usagers doivent avoir l’assurance d’être pris en charge sans dépassement d’honoraires», a ajouté la ministre. Voilà qui ne manquera pas de faire réagir les syndicats de médecins libéraux, opposés, on s’en souvient, à la position adoptée à la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) cet hiver, lorsqu’elle s’est déclarée favorable à la limitation des dépassements d’honoraires dans les zones où les cliniques sont en situation monopolistique.
Du côté de la FHF, l’heure est à la satisfaction : «C’est la première fois qu’un ministre de la Santé fait une telle annonce. L’hôpital ne peut pas assumer seul la permanence des soins. Et les patients doivent avoir la garantie d’un égal accès aux soins au plan financier», commente Gérard Vincent, délégué général de la FHF.
Le développement de la chirurgie ambulatoire. Au-delà de ces positions de principe, Roselyne Bachelot s’est engagée à développer la chirurgie publique ambulatoire. Aujourd’hui, cinq actes réalisés en chirurgie ambulatoire sont financés à 100 % à l’activité. Roselyne Bachelot compte «aller plus loin» «dès l’an prochain». La question de la rémunération des chirurgiens, cruciale pour rendre les hôpitaux attractifs, a également été évoquée. Sans fard : «La conception de modes de rémunération mixtes, combinant salaire de base pour les chirurgiens salariés, rémunération à l’acte et forfait pour les chirurgiens libéraux, peut offrir au service public un rebond attendu. (.) L’ouverture plus large de la rémunération mixte aux chirurgiens libéraux permettrait de les associer plus largement à la garde chirurgicale», a déclaré Roselyne Bachelot. Qui indique qu’elle disposera, «avant la fin de l’année», d’une étude sur le sujet. Reste à voir quel accueil les libéraux vont réserver à cette piste de travail.
Delphine Chardon
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