PARIS (AFP) – Des rassemblements contre le projet gouvernemental d’instauration de franchises médicales, dans plusieurs villes de France, ont réuni samedi au total quelques milliers de personnes, pour un modeste galop d’essai avant une autre mobilisation le 13 octobre.
Le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2008 prévoit d’instaurer une franchise, c’est à dire une part non remboursée, sur les médicaments (50 centimes), les actes paramédicaux (50 centimes) et les transports sanitaires (2 euros), ce qui devrait permettre de réaliser une économie de 850 millions d’euros par an.
Un collectif rassemblant des partis de gauche (PCF, PS, LCR…), des organisations professionnelles comme l’Amuf (urgentistes), des syndicats (FSU, Sud) et des associations (Act Up, Attac, Familles laïques…), avaient appelé à la « mobilisation » contre « cette remise en cause de la solidarité ».
Des centaines de personnes, 2.100 selon les organisateurs, ont ainsi participé à Paris à un meeting pour dire « non aux franchises, non à l’impôt sur la maladie ».
Plusieurs centaines de personnes (350 selon la police) se sont rassemblées à Toulouse, devant le Capitole, sous une banderole proclamant « les franchises, non, la solidarité oui ; accès aux soins pour toutes et pour tous », entre les stands de la fête annuelle des associations et la pyramide de chaussures contre les mines de Handicap International.
A Marseille, entre 200 personnes, selon la police, et 500, selon les organisateurs, s’étaient réunis près de la porte d’entrée de la Foire de Marseille pour sensibiliser le public aux « risques majeurs » que feraient peser les franchises sur les plus pauvres.
Des rassemblements analogues se sont tenus à Nantes (600 à 1.500 personnes), Caen (350 à 600), Le Havre (350 à 500), Grenoble (près d’un millier, selon les organisateurs), Tarbes (450 selon la police), Albi (200 à 300), Strasbourg (100 à 200), Rennes (100 à 150), Clermont-Ferrand (100 à 150), Nîmes (environ 200), Périgueux (100 à 150), Guéret et Limoges (environ 300 dans les deux cités).
Dans d’autres villes, comme Lille et Bordeaux, des réunions publiques ont également été organisées.
L’opposition aux franchises a été renforcée par le report à 2010 au plus tôt, annoncé vendredi, d’un « bouclier sanitaire » permettant de limiter les dépenses de santé non remboursées des ménages modestes, même si cette mesure n’avait pour but que de « faire passer la pilule » des franchises, selon Bernard Teper, président de l’Union des familles laïques (Ufal) et l’un des porte-parole du collectif.
Le collectif compte participer à la manifestation contre les franchises et pour de meilleurs conditions de travail, organisée par l’Andeva (victimes de l’amiante) et la Fnath (accidentés de la vie), le 13 octobre à Paris. Il entend aussi faire pression auprès des parlementaires pour qu’il proposent des amendements de suppression des franchises lors de la discussion du PLFSS 2008.