BORDEAUX (Reuters) – 16.10.07 | 13h58 –
Nicolas Sarkozy a donné sa vision de l’hôpital public, qu’il veut autonome dans sa gestion afin de faciliter la souplesse dans l’organisation du travail du personnel soignant. En visite au CHU de Bordeaux, il a souligné que l’hôpital public devait disposer d’une « autonomie de gestion » et a appelé de ses voeux « une révolution managériale ».
« Je souhaite que l’autonomie nous donne les moyens de libérer le travail. Parce que les 35 heures ont été mises en place au détriment du personnel hospitalier qui a payé le prix de la désorganisation », a déclaré le président de la République devant un parterre d’élus et de personnels de santé. Le chef de l’Etat a souhaité que les moyens soient donnés « aux professionnels qui veulent travailler plus de gagner plus ».
S’adressant à la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, qui ‘accompagnait dans sa visite, il a demandé que soit trouvée une « solution pérenne de gestion des heures supplémentaires dans les hôpitaux ».
Nicolas Sarkozy a évoqué « la révolution du financement » avec la mise en place de la tarification à l’activité à 100% pour le court séjour en 2008 qui « va libérer les énergies » et « mettre un terme à ce système absurde – le budget global – qui voulait que les ressources d’un établissement dépendent de sa situation budgétaire constatée il y a 20 ans ».
Il a demandé à Roselyne Bachelot d’étudier un calendrier de déploiement progressif de la tarification à l’acte « au secteur du moyen séjour et aux établissements psychiatriques ». « Je souhaite qu’à la fin de mon mandat il n’y ait plus d’établissements publics de santé qui aient un déficit d’exploitation », a lancé Nicolas Sarkozy.
Il a défini « l’articulation des urgences hospitalières et de la permanence des soins » comme une priorité qui doit être le premier sujet traité par les Agences régionales de santé. Pour lui, les ARS sont « indispensables pour déployer une organisation territoriale des soins efficientes » et il a souhaité qu’elles soient mises en place en 2009.
Nicolas Sarkozy a par ailleurs rencontré une délégation d’internes en grève, alors que 500 internes selon la police manifestaient devant le CHU. L’entretien s’est déroulé à huis clos, mais le président de la République a évoqué le sujet lors de son allocution. « Je souhaite que l’on trouve des solutions dans la concertation », a-t-il dit assurant que les « représentants des étudiants en médecine, internes et des étudiants en médecine » y seront associés.
« Je propose de formaliser cet engagement par amendement au PLFSS (projet de loi au financement de la Sécurité sociale) », a-t-il précisé. « La négociation conventionnelle ne deviendra exécutoire qu’après consultation de ces représentants », a-t-il ajouté. Garantissant qu’il n’y aurait « pas de déconventionnement ni de conventionnement sélectif » pour les personnes actuellement en internat car « je ne veux pas changer les règles du jeu en cours de route », il a dit qu’un bilan serait effectué dans trois ou quatre ans concernant les mesures qui seront mises en place.