PARIS, 16 oct 2007 (AFP)
Les propositions faites mardi aux internes en grève par Nicolas Sarkozy, qui a rappelé son « attachement à la liberté d’installation » des praticiens, sont « de nature à rassurer la profession et les jeunes », a indiqué mardi la CSMF, premier syndicat de médecins libéraux.
En visite au CHU de Bordeaux, le président de la République a affirmé que le gouvernement, qui souhaite que les syndicats de médecins et l’assurance maladie négocient sur cette installation, menait « tout le contraire d’une démarche coercitive ».
« Il n’y aura pas de déconventionnement, ni de conventionnement sélectif pour les personnes actuellement en internat. Je ne veux pas changer les règles du jeu en cours de route », a-t-il ajouté.
Dans un communiqué, la CSMF s’est « félicité de la volonté réaffirmée du président de la République de laisser toute sa place à la négociation conventionnelle » entre syndicats de médecins et assurance maladie.
« L’instauration d’un moratoire pour l’application des nouvelles mesures est une obligation morale car on ne doit pas changer les règles du jeu en cours de partie (…) Cela ne doit pas signifier, pour autant, la préfiguration de mesures coercitives pour l’avenir », a ajouté le syndicat de médecins.
Une source proche du dossier a estimé que l’exclusion des actuels internes d’une réforme des modalités d’installation visant à limiter l’arrivée de médecins libéraux dans les zones où ils sont déjà suffisamment nombreux repousserait de fait son application d’au moins trois ans (durée minimum de l’internat).
Si M. Sarkozy « concrétise ce qu’il à dit (…) ça s’appliquera à ceux d’après: les étudiants, qui sont encore entre la première et la sixième année », a également estimé Chloé Moulin, porte-parole de l’Anemf (étudiants en médecine).
« Il a beau repousser, ça ne règlera pas le problème », a-t-elle estimé, alors que son organisation a renouvelé, aux côtés d’organisations d’internes, l’appel à la grève « totale et illimitée » entamée lundi par ces « futurs médecins ».
———————————–
Propositions de Sarkozy aux internes en grève: une « mascarade »
PARIS, 16 oct 2007 (AFP)
Le syndicat de jeunes médecins SNJMG a qualifié de « mascarade » les propositions faites mardi par Nicolas Sarkozy aux internes, tandis que plusieurs organisations de futurs praticiens renouvelaient leur appel à la « grève totale et illimitée » entamée lundi.
En visite mardi au CHU de Bordeaux, le président de la République s’est dit « attaché » à la liberté d’installation des médecins libéraux dans la région ou ville de leur choix, assurant que la démarche du gouvernement, qui souhaite que les syndicats de médecins et l’assurance maladie négocient sur ce dossier, était « tout le contraire d’une démarche coercitive ».
Réagissant à ces déclarations, le président du SNJMG, Fabien Quédeville, a déclaré à l’AFP: « c’est une mascarade, puisqu’on nous dit: +on vote le PLFSS (budget de la Sécurité sociale, ndlr) et on discutera après+ ». Les internes « réclament une négociation sur la démographie médicale avec tous les acteurs du système de santé », a- t-il souligné.
En outre, à Bordeaux, M. Sarkozy « a refusé de recevoir les représentants nationaux des internes qui étaient présents. Il a reçu des internes et des externes triés sur le volet qui n’étaient pas des représentants syndicaux », a poursuivi M. Quédeville, qualifiant ce choix du président de la République d' »inacceptable ».
De son côté, la porte-parole de l’Anemf (étudiants en médecine), Chloé Moulin, a déclaré à l’AFP: « on a l’impression de ne pas être écouté (alors qu’) on est en train de dire à notre président que cette loi-là fera plus de dégâts que de bien pour le système de soins ».
Des organisations d’internes, jeunes médecins et étudiants en médecine ont annoncé dans un communiqué commun « de nouvelles journées de mobilisation » et renouvelé « leur appel à la grève totale et illimitée », à laquelle ont participé mardi 62% des internes concernés, selon la Direction des hôpitaux (Dhos).
« Conscients de la nécessité de trouver des solutions et de continuer à avancer malgré le blocage gouvernemental », ces organisations, dont le SNJMG, l’Anemf, l’Isnih (internes) et l’Isnar-IMG (internes en médecine générale), comptent organiser des « rencontres avec les présidents de région pour élaborer ensemble une politique médicale régionale adaptée aux tissus locaux ».
Les internes réclament la suppression de quatre articles (30 à 33) du projet de budget de la Sécurité sociale, qui demandent aux syndicats de médecins de négocier avec l’assurance maladie pour adapter « aux besoins de santé sur le territoire » les règles de conventionnement qui relient les praticiens à la « Sécu » et permettent aux patients de bénéficier des tarifs remboursables.