Dépêche APM du 17 octobre 2007 : La conférence des directeurs généraux de CHU hostile à une « privatisation »

PARIS, 17 octobre 2007 (APM) – La conférence des directeurs généraux de CHU s’est déclarée mercredi « hostile » à la « privatisation » de la formation des futurs médecins, à la suite du discours sur l’hôpital prononcé par le
président de la République et de l’installation de la commission Larcher.

Dans son discours sur l’hôpital, mardi à Bordeaux, Nicolas Sarkozy s’est
demandé si le modèle de l’hôpital public mis en place par l’ordonnance de
1958 sur les CHU ne devait pas être revisité aujourd’hui en raison des
changements intervenus depuis cette date.

Il a indiqué que la question était « ouverte ».

Le chef de l’Etat se montre un peu plus précis dans la lettre de mission
adressée à Gérard Larcher, dont l’APM a eu copie. Il estime en effet que la
contribution des CHU dans les domaines de l’enseignement et de la recherche doit être redéfinie, notamment dans le but de constituer des pôles d’excellence tenant à leur rang au plan mondial.

Il considère également que l’enseignement et la recherche « ne pourront
rester l’apanage des CHU » et demande à la mission Larcher d’étudier comment les autres établissements, publics et privés, pourraient aussi y participer.

La conférence des directeurs généraux de CHU, qui souhaite apporter sa
contribution à la mission Larcher, est opposée à tout « éclatement » des CHU
et est « hostile à la privatisation de la formation des médecins », a indiqué
mercredi à l’APM son président, Paul Castel.

« Nous sommes très attachés au mariage de l’université et du CHR car il
permet de former des médecins de très grande qualité », explique-t-il. « Cela
n’exclut pas des conventions avec par exemple des établissements privés
participant au service public dans le domaine de la cancérologie »,
ajoute-t-il.

Le président de la conférence des directeurs généraux se félicite par
ailleurs des propos de Nicolas Sarkozy sur la « révolution managériale » que
les hôpitaux doivent effectuer. « Ils correspondent tout à fait à nos
propositions », souligne-t-il.

Sur le déficit des hôpitaux, il indique cependant que les montants atteints
par nombre d’établissement sont plus dus à des manques de moyens qu’à une « insuffisance de management ».

SATISFACTION DES PRESIDENTS DE CME DE CH

Le président de la conférence des présidents de CME de centre hospitalier,
Francis Fellinger, se déclare pour sa part « très satisfait » du discours de
Nicolas Sarkozy, notant que c’est la première fois qu’un président de la
République s’exprime sur le sujet.

« On ne peut qu’adhérer aux grandes lignes stratégiques énoncées sur
l’autonomie, la réforme territoriale, la valorisation de l’engagement, et se
réjouir de la position du président sur la permanence des soins », indique le
Dr Fellinger.

En ce qui concerne la volonté du président de voir le directeur de l’hôpital
devenir le vrai « patron », Francis Fellinger approuve cette idée mais estime
qu’elle implique d’ouvrir le corps des directeurs aux médecins et de revoir
le modèle actuel du statut.

Une telle réforme prendra 10 ou 15 ans, fait-il remarquer.