PARIS, 24 oct 2007 (AFP)
Les internes et étudiants en médecine ont conclu un accord avec le gouvernement rendant possible la fin de leur grève, après une importante manifestation à Paris mercredi contre toute limitation du nombre de praticiens dans les zones « surdotées », ont indiqué les syndicats.
Peu après la fin de cette manifestation, qui a rassemblé à Paris 10.000 personnes, selon la police, et 20.000, selon les organisateurs, des sources syndicales ont fait état d’un accord avec le ministère de la Santé pour amender le projet de budget 2008 de la Sécurité sociale (PLFSS).
« Cet amendement exclut les +mesures dangereuses+ et met en place une véritable politique constructive et incitative. Le gouvernement nous prend pour un partenaire responsable » a déclaré à l’AFP Fabien Quédeville, président du SNJMG (jeunes médecins généralistes), à la sortie du ministère.
Une fois l’amendement voté, « le mouvement prendra fin à la signature du protocole d’accord en début de semaine prochaine » entre cinq syndicats ayant appelé à manifester et le gouvernement, a ajouté Chloé Moulin, porte-parole de l’Anemf (étudiants en médecine).
Quelques heures plus tôt, des milliers de manifestants, souvent en blouse blanche, avaient défilé dans les rues de Paris derrière une banderole indiquant: « Pour un système de soins solidaire, contre une médecine à deux vitesses ».
Comme lors de leur précédent défilé national à Paris, le 11 octobre, on retrouvait les slogans: « Oui, oui, oui à la négociation; Non, non, non à la déconvention », ou « Bachelot la sécurité sociale tombe à l’eau ».
Les organisateurs, dont le SNJMG, l’Isnih (internes), l’Isnar-IMG (internes en médecine générale) et l’Anemf, avaient déjà mobilisé entre 7.500 et 10.000 manifestants le 11 octobre.
En grève depuis près d’un mois, les internes réclamaient le retrait desdispositions du budget de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2008 — examiné depuis mardi par l’Assemblée nationale — visant notamment à limiter l’installation des médecins libéraux dans les zones où ils sont déjà suffisamment nombreux.
Ainsi, le PLFSS demande aux syndicats médicaux de négocier avec l’assurance maladie pour adapter « aux besoins de santé sur le territoire » les règles de conventionnement qui relient les médecins libéraux à la « Sécu » et permettent aux patients de bénéficier des tarifs remboursables.
Pour certains grévistes, le projet du gouvernement cachait ses véritables intentions: en utilisant la menace du déconventionnement — qualifiée de « bombe atomique » par le principal syndicat de médecins libéraux–, il favoriserait l’émergence d’une population de praticiens dont les consultations ne pourraient être remboursées aux patients que par le biais d’assurances privées.
Mercredi matin, une source parlementaire avait fait savoir que le gouvernement pourrait accepter une modification des articles incriminés lors du débat à l’Assemblée.
« Un amendement parlementaire visant à supprimer la référence au conventionnement pourrait être déposé », avait ainsi déclaré mercredi à l’AFP Yves Bur (UMP), l’un des rapporteurs du PLFSS. « Le gouvernement est d’accord pour qu’on ne parle plus de conventionnement », a-t-il ajouté, en précisant cependant que le nouveau dispositif n’était pas encore complètement calé.
Mme Bachelot avait assuré mardi que « la liberté d’installation sera (it) garantie ». « Le gouvernement n’est pas sur ce sujet fermé à la discussion.
Nous acceptons même l’idée de laisser une marge pour amender notre texte », avait-elle dit.