Quelque 300 personnes ont manifesté à l’appel du Collectif national contre les franchises médicales, lundi soir devant le Sénat, où venait de commencer l’examen du budget de la sécurité sociale (PLFSS) 2008, a constaté un journaliste de l’AFP.
Ce collectif est constitué d’environ 70 associations, dont une quinzaine de syndicats de médecins, et est soutenu par l’ensemble des partis de gauche (PS, PCF, Verts, LCR, LO) et de nombreux syndicats (CGT, FSU, Solidaires).
Parmi les intervenants, Alain Krivine, porte-parole de la LCR, a stigmatisé un « gouvernement de guerre sociale » et a estimé que « des millions de gens qui ont été trompés ces derniers mois commencent à ouvrir les yeux ».
« Nous sommes là pour refuser la double peine qui rend coupables les malades d’être malades », a-t-il dit mettant en garde contre « un gouvernement qui attaque tous azimuts, violemment, avec insolence et arrogance » et qui a décidé cette semaine « une véritable épreuve de force ».
De son coté, Arlette Laguiller, porte-parole de Lutte ouvrière, indiquant que le plafonnement des franchises sur les médicaments à 50 euros par an et par personne ne figurait pas dans le projet de loi mais « allait être publié dans un décret » s’est demandé quel en serait le montant « l’année prochaine et l’année d’après ».
Auparavant, un porte-parole d’Act Up, Emmanuel Chapeau, a souligné que « 25% des séropositifs ne peuvent plus travailler et ne perçoivent que l’allocation adulte handicapée (AAH), soit 621,27 euros par mois », mais, a-t-il affirmé, « ne pourront cependant pas être exonérés des ces franchises » qu’il a qualifiées d' »inacceptables ».
« Que fait Nicolas Sarkozy, sinon enterrer le Pacte de 1945 et ce qui a été mis en place par l’alliance entre Gaullistes et Communistes », a lancé pour sa part Christian Lehmann, dont « l’Appel contre la franchise Sarkozy » a recueilli près de 80.000 signataires.
« Inventer le fait que les malades doivent être responsabilisés, c’est laisser croire qu’il ne s’agit pas réellement de malades mais de consommateurs de soins irresponsables », a-t-il dit.
Une délégation de sénateurs socialistes venue à la rencontre des manifestants a déclaré qu’elle ne « votera pas l’article sur les franchises car nous estimons qu’il s’agit d’une retour vers le passé ».
Guy Fisher, vice-président (PCF) du Sénat a qualifié ces franchises « d’injustes, inefficaces et dangereuses » et a estimé que le PLFSS allait « peser essentiellement sur les plus démunis ». « Il s’agit pour nous de la combattre », a-t-il conclu.