Le CNG réunit son premier conseil d’administration
Nouveau pilotage pour le corps des PH
C’est demain que le Centre national de gestion (CNG) est officiellement
porté sur les fonts baptismaux. Les 35 000 praticiens et 5 000 cadres
dirigeants de l’hôpital public devraient bénéficier avec lui d’un organe de
pilotage spécifique et plus réactif.
POUR LA GESTION de leur carrière, les praticiens hospitaliers et les
personnels de direction de la fonction publique hospitalière ont désormais –
le dispositif sera officiellement lancé demain par Roselyne Bachelot – un
nouveau pilote.
Le CNG (Centre national de gestion, que dirige depuis mai dernier Danielle
Toupillier) est aux manettes, où 120 personnes – 90 aujourd’hui – vont à
terme s’occuper des « ressources humaines » que représentent les 35 000
praticiens (temps plein et temps partiel) et les 5 000 cadres dirigeants de
l’hôpital public (ainsi que, de manière beaucoup plus marginale, les
conseillers généraux des hôpitaux). Organisation des concours, gestion des
carrières, aide aux PH ou directeurs en recherche d’affectation,
reclassement des professionnels inaptes, mais aussi procédures
disciplinaires… : tel est le menu de ce CNG qui, sur tous ces points,
prend sous la tutelle du ministère de la Santé le relais de la DHOS
(Direction de l’hospitalisation et de l’organisation des soins, au même
ministère de la Santé). L’idée, ainsi que la résume le SNCH (Syndicat
national des cadres hospitaliers), est de «passer d’une gestion
administrative des dossiers à une dynamisation des parcours individuels et à une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences».
Inventé par ordonnance en septembre 2005, le CNG entre dans le vif du sujet avec la réunion, demain, de son premier conseil d’administration. Les 28 membres en sont tout neufs puisqu’ils viennent d’être nommés par un arrêté publié le 7 décembre au « Journal officiel ». Comme prévu, dix représentants de l’Etat côtoient quatre personnalités qualifiées, six représentants des hôpitaux (choisis sur proposition de la FHF – Fédération hospitalière de France), quatre représentants syndicaux des médecins et trois représentants syndicaux des directeurs et un représentant du personnel du CNG.
Inquiétudes. Le Centre national de gestion sera-t-il vecteur d’une grande
modernisation pour le suivi de la carrière des PH comme des directeurs (lui
incombent en particulier des missions de conseil et d’orientation, la mise
en place d’une bourse des emplois, la définition des actions de
formation…) ? S’il est un peu trop tôt pour en juger, les médecins qui
s’apprêtent à y siéger émettent déjà quelques réserves. Le Dr Jean Garric,
délégué général de l’INPH (Intersyndicat national des praticiens
hospitaliers), tout en jugeant comme «un progrès» la création du CNG, est
inquiet à deux titres. Celui, tout d’abord, du niveau de représentation des
praticiens : «Nous espérions, dit-il, être associés de manière paritaire au
fonctionnement du CNG. Or la parité, pour l’instant, on la trouve au niveau
de la commission paritaire et du conseil de discipline, deux instances qui
ne se réuniront que très rarement. Il manque un conseil paritaire au niveau
de la direction du pôle PH.» Autre sujet qui turlupine le Dr Garric : la
confusion des genres. «Le CNG, juge-t-il, ressemble, à l’arrivée, à un
organisme de gestion doté de tous les pouvoirs de sanction, d’exclusion et
de radiation.» Egalement membre du conseil d’administration du CNG, le Dr
Pierre Faraggi, président de la CPH (Confédération des praticiens des
hôpitaux), s’alarme pour sa part de la taille d’un comité initialement prévu
pour être plus souple et plus réactif qu’une direction ministérielle. «Cent
vingt personnes vont y travailler. C’est extrêmement volumineux, on fait
avec le CNG un saut considérable en termes de moyens par rapport à l’époque où deux ou trois personnes par discipline s’occupaient de ces questions», observe-t-il. Le Dr Faraggi constate aussi que l’installation du CNG s’accompagne d’un «transfert de charges» financier : jusqu’à présent, le budget du ministère de la Santé finançait les « RH » à l’hôpital ;
maintenant, la Sécurité sociale est également de la partie.
KARINE PIGANEAU
http://www.quotimed.com/documentroot/qdm/iss14318/Pag111145/QDM8276_006.pdf