Article du Point du 16 janvier 2008 : Nicolas Sarkozy se prend les pieds dans sa franchise médicale

Philippe Mathon – © Le Point.fr

Ou comment le chef de l’État oublie le contenu de son texte et assure, à tort, à un usager, qu’il pourra se faire rembourser les frais occasionnés par la franchise.

L’intention était louable : réconforter un malade du sida de la région parisienne, qui dit mener depuis plus de trois mois une grève des soins – en l’espèce, sa trithérapie – pour protester contre l’instauration des franchises médicales depuis le 1er janvier.

Le chef de l’État a donc écrit à Bruno-Pascal Chevalier (voir sa lettre) pour lui témoigner son « soutien » et ses « encouragements » dans la lutte contre le virus.

Mais pas question pour Nicolas Sarkozy de revenir sur le principe des franchises médicales, « instrument indispensable de la politique de santé » qu’il souhaite mettre en place dans le pays.

Dans son courrier, daté du 14 janvier, le président de la République affirme que « les franchises sont assurables par les organismes complémentaires dans le cadre des contrats responsables, ce qui offre un niveau de protection complémentaire ». Soit « un niveau de protection supplémentaire » pour les plus malades, se félicite-t-il. En clair, Nicolas Sarkozy explique à Bruno-Pascal Chevalier – et à travers lui, aux Français -, qu’il a la possibilité de se faire rembourser ces fameuses franchises grâce à sa mutuelle, son institut de prévoyance ou sa société d’assurance.

Une bonne intention qui ne résiste pourtant pas à l’épreuve des faits. Nicolas Sarkozy a semble-t-il oublié qu’au contraire, la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2008 prévoit clairement que dans le cas des contrats responsables, les franchises médicales sont à la charge du patient, y compris de ceux qui souffrent d’une infection de longue durée.