Act Up-Paris soutient Bruno-Pascal Chevalier dans son combat contre les franchises et rappelle combien son action peut le mettre en danger
Nous sommes des personnes séropositives, malades du sida. Nous nous battons pour l’accès aux soins de toutes les personnes, en France et dans le monde. Nous ne prenons pas cette « grève des traitements » à la légère : une personne malade se met en danger pour alerter l’opinion publique sur les conséquences de la mise en place des franchises, nouvelle taxe sur l’état de santé. Nous ne demandons à personne de se mettre ainsi en danger.
Les franchises ne sont pas une mesure généreuse ou inéluctable, le financement des soins palliatifs, la lutte contre le cancer ou le syndrome d’Alzheimer ne sont que des alibis. Il s’agit bien de culpabiliser les malades par une disposition qui va mettre à bas tout principe de solidarité et, de fait, précariser les personnes qu’elle va toucher. Nous n’avons cessé de le répéter, avec d’autres associations de malades, avant l’adoption de cette mesure. [1]
Le geste de Bruno-Pascal Chevalier, une fois médiatisé, a ouvert la parole de beaucoup de malades qui affirment sacrifier leur santé car leurs soins leur coûtent trop cher. Ironiser, comme le fait encore la majorité, sur le fait que les franchises ne représenteraient « que » 50 euros par an, et que les plus démuniEs en seraient exonéréEs, constitue un déni de réalité :
– D’une part, les personnes gravement malades étaient déjà celles qui engageaient le plus de dépenses pour leur santé comme l’a rappelé un rapport du Haut Conseil pour l’Avenir de l’Assurance Maladie. [2]
– D’autre part, ces 50 euros se rajoutent aux 50 euros de plafond du forfait à un euro, au forfait hospitalier, au forfait pour les soins coûteux. A chaque fois, ce sont les plus malades et les plus handicapéEs qui doivent payer.
– Enfin, les personnes qui touchent l’Allocation Adulte Handicapé (628,10 euros par mois au maximum) ne sont pas exonérées du forfait. Ce sont ces mêmes personnes qui, notamment, doivent payer pour une complémentaire santé.
Act Up-Paris n’appelle pas à une grève des soins. Ce geste est un geste grave. Mais nous voulons rappeler à celles et ceux qui font aujourd’hui la morale à Bruno-Pascal Chevalier, et le traitent d’irresponsable, que la première violence vient d’un gouvernement et d’une majorité qui ont pointé les malades et les handicapéEs comme des irresponsables qui coûteraient trop cher à la société.
C’est pourquoi Act Up-Paris a publié la liste des députés-maires de droite et appelle à les sanctionner aux prochaines municipales pour leur rappeler l’impact de leur soutien aux franchises médicales. [3]
Act Up-Paris exige le retrait des franchises médicales et du forfait à un euro.