PARIS, 15 février 2008 (APM) – Le Pr Alain Grimfeld pourrait être nommé prochainement à la présidence du Comité consultatif national d’éthique (CCNE), a-t-on appris de sources concordantes.
Il succèderait ainsi à Didier Sicard dont le mandat est arrivé à son terme le 22 décembre 2007. La parution d’un décret nommant un nouveau président est attendue, a-t-on appris auprès du comité.
Ancien interne des hôpitaux de Paris, professeur des universités-praticien hospitalier (PU-PH), Alain Grimfeld est chef de service de pédiatrie, pneumologie et allergologie à l’hôpital Armand-Trousseau (Paris, AP-HP) depuis 1993.
Membre du CCNE, il est aussi président du conseil scientifique de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) depuis février 2004.
Il a également exercé diverses responsabilités et activités dans le domaine de la santé publique, en lien avec sa spécialité et l’environnement. Il a notamment été nommé en juillet 2007 vice-président du groupe de travail chargé de la santé lors de la première phase du Grenelle de l’environnement.
Depuis août 1996, il préside le Comité de la prévention et de la précaution (CPP) au ministère de l’écologie et du développement durable. En mai 2002, il est entré au cabinet de Jean-François Mattei comme conseiller chargé de la santé publique et de la sécurité sanitaire jusqu’en février 2004.
Selon une source proche du dossier, un autre membre du CCNE, Jean-Claude Ameisen (professeur d’immunologie et président du comité d’éthique en recherche médicale et en santé de l’Inserm), a également été cité pour succéder à Didier Sicard.
Contactés jeudi par l’APM, Alain Grimfeld et Jean-Claude Ameisen n’ont pas souhaité faire de commentaire.
LE CCNE FRAGILISE
Un texte réglementaire est également attendu pour la nomination d’une vingtaine de membres du comité, dans le cadre du renouvellement classique de la moitié des personnalités du CCNE.
Ces nominations sont attendues depuis près d’un an, sachant que plusieurs institutions chargées de désigner leur candidat ont d’ores et déjà fait leur choix qui doit être entériné par un texte réglementaire, a-t-on appris de sources proches du dossier.
« Cette situation n’est pas inédite mais c’est la première fois qu’il s’écoule autant de temps avant la désignation des nouveaux membres », a indiqué à l’APM un membre du comité, qui estime que cela « fragilise le comité ».
Ce délai s’ajoute à différents éléments annoncés fin janvier et début février dans deux quotidiens (La Croix et Le Monde) qui croient savoir que l’Elysée prépare une réforme du comité (cf dépêche APM COLAU004).
Contactée par l’APM, la présidence de la République n’a pas fait de commentaire.
Les projets concernant le CCNE évoqués dans la presse ont déplu à des parlementaires de l’office d’évaluation des choix scientifiques chargés de la préparation de la révision de la loi de bioéthique, qui regrettent la méthode employée pour évoquer une éventuelle réforme de l’institution.
« Je déplore que l’on jette brusquement le trouble sur cet organisme (…) à une période d’importants bouleversements dans les sciences du vivant », a déclaré à l’APM le député UMP du Var Jean-Sébastien Vialatte, qui estime que ce procédé « déstabilise » le comité.
« C’est au Parlement qu’il appartiendra d’évaluer et éventuellement de modifier la loi de bioéthique et la composition du CCNE fixé par l’article 1er de cette loi », estime Jean-Sébastien Vialatte, qui a reçu cette semaine avec son collègue Alain Claeys (PS, Vienne) le Pr Didier Sicard lui assurant de leur soutien.
Chargé de « donner des avis sur les problèmes éthiques et les questions de société soulevés par les progrès de la connaissance dans les domaines de la biologie, de la médecine et de la santé », le CCNE fêtera le 23 février ses 25 ans.