PARIS (AFP) – L’association française des diabétiques (AFD) a déploré lundi une « hiérarchisation médicalement aberrante » des maladies, faisant référence à des propos de la ministre de la Santé Roselyne Bachelot sur la prise en charges des affections de longue durée (ALD).
Interrogée sur une éventuelle réforme de cette prise en charge, qui représente autour de 60% des dépenses annuelles de l’assurance maladie, Mme Bachelot avait dit à Canal+ le 19 février que les ALD comprenaient des « choses très diverses ».
« Il y a des maladies très graves comme le sida, le cancer, l’Alzheimer, puis il y aussi des maladies moins graves, le diabète, l’hypertension », avait-elle notamment dit, indiquant qu’une réflexion était en cours sur la manière de « mieux prendre en charge ces maladies ».
L’AFD estime, dans une lettre ouverte à la ministre, que ces propos induisent implicitement que certaines des maladies chroniques actuellement prises en charge à 100% ne le seront plus à l’avenir.
« Cette façon de hiérarchiser les maladies est moralement inacceptable, mais aussi médicalement aberrante », ajoute l’association.
« Trouble métabolique majeur, le diabète exige une adaptation profonde, un suivi et un traitement permanents », ajoute-t-elle, estimant que si les diabétiques « vivent plus longtemps aujourd’hui en France qu’il y a 20 ou 30 ans, (c’est) grâce à une meilleure prise en charge de la maladie et de ses complications ».
Elle relève que le diabète représente « la première cause de cécité avant 65 ans » et « plus de 8.000 amputations par an ».
Les complications du diabète sont « la conséquence du mauvais suivi du traitement », rappelle l’AFD, qui craint qu’une moindre prise en charge conduise à une détérioration des pratiques de la part des patients en difficulté financière et à des « frais beaucoup plus importants pour la collectivité ».