Monsieur le Président,
La CPH souhaite vous informer de son soutien :
– à vos propositions d’allègement des contraintes administratives qui freinent la capacité d’action de nos établissements, en particulier dans le domaine des achats et des investissements ;
– à la mise en place via les ARS d’un pilotage unifié pour la ville, l’hôpital et le médico-social ;
– au développement, sous réserve d’inventaire, d’une organisation hospitalière de territoire souple favorisant les coopérations. Si les établissements publics de santé n’ont pas le monopole du service public, ils doivent en demeurer pour autant le pivot et le garant.
Permettez-nous cependant de regretter certaines nouvelles propositions de réforme de la gouvernance hospitalière, alors même que l’application de l’ordonnance de mai 2005 est encore loin d’être terminée, ainsi que des mesures agressives pour l’exercice médical à l’hôpital et le statut de PH déjà bien malmené par le décret du 5 octobre 2006.
Nous pensons totalement irréaliste d’imaginer à l’heure de la T2A un quelconque bénéfice d’un nouveau renforcement des pouvoirs des directeurs dans une institution hospitalière déja suradministrée.
De nouvelles contraintes qui auraient pour effet d’accroître la subordination des praticiens hospitaliers au pouvoir managérial, même dans le cadre d’un exercice médical revalorisé, agiront comme un répulsif vis-à-vis des jeunes médecins dont l’hôpital a besoin. Qui viendra à l’hôpital dans ces conditions ? Un seul patron, ce n’est pas opérationnel, c’est même un contre sens dans un établissement de soins où la pertinence des décisions importantes correspond nécessairement à la confrontation et la synthèse des exigences du management, de la gestion des ressources et des choix médicaux.
Pour redonner de l’attractivité aux carrières médicales, des solutions existent, nous les présentons à chaque consultation des pouvoirs publics. Revalorisons le statut de PH, il ne l’a pas été depuis 2000 et le différentiel avec l’exercice libéral ne cesse d’augmenter, particulièrement pour les débuts de carrière. Revalorisons la rémunération de la pénibilité et de la sujétion liées à la permanence des soins, notamment les astreintes indemnisées à un niveau scandaleusement bas et sans que le temps de travail effectif soit pris en compte. Revalorisons les conditions de travail en les allégeant d’un excès de contraintes administratives et en partageant avec la ville et les cliniques privés les contraintes de la permanence des soins.
Pour l’essentiel, les 40 000 médecins hospitaliers partagent un attachement profond au service public hospitalier. Ils revendiquent pour l’exercice de leurs missions auprès des patients le respect de leur statut et de leur indépendance professionnelle. Ils restent profondément attachés à leur nomination ministérielle. Ils refusent catégoriquement d’être nommés sur proposition du directeur.
En espérant que ce dernier message pourra vous atteindre et aura quelque écho, croyez, Monsieur le Président à ma respectueuse considération.
Pierre Faraggi
Président de la CPH