Un simple décret publié le 1er juillet au JO, institue un nouveau fichier baptisé EDVIGE, qui vise à ficher sans limitation et systématiquement « toutes personnes âgée de 13 ans et plus ».Il permet aux services de police d’effectuer des enquêtes administratives pour l’accès à certains emplois ou à certaines missions, sur la base des éléments figurant dans ce fichier.
Le ministère de l’intérieur, et le nouveau « FBI à la Française » se dote ainsi d’un outil digne de ceux du KGB…Ficher des millions de personnes, d’associations ou de sections syndicales sera-t-il opérationnel du seul point de vue de l’efficacité policière ? Est-ce un nouveau moyen, en faisant peur, de détourner les citoyens du débat démocratique ?
Il ne s’agit pas cette fois de ficher des auteurs d’infractions mais des citoyens dont le seul tort est de s’intéresser à la vie de la cité. Les responsables syndicalistes, politiques, commerçants, artisans, chefs d’entreprises, responsables d’association, représentants religieux peuvent désormais être officiellement inscrits. Ceux qui auront simplement fait acte de candidature ou qui ne les exerceront plus resteront dans ce système : on sera fiché à vie ! Nous constatons déjà les dérives avec, par exemple, le STIC (fichier des services de police) où le ménage n’est jamais fait et où se retrouvent pêle-mêle auteurs, témoins et victimes…Ce que la CNIL condamne régulièrement.
Pourquoi ficher des gens afin de permettre « au gouvernement ou à ses représentants d’exercer leurs responsabilités » ? Est –ce pour faire pression en utilisant des informations personnelles sur des négociations collectives…
L’idéologie de ce fichier est de considérer tout acteur social, économique ou religieux comme pouvant « porter atteinte à l’ordre public ». Construire un rapport de force serait-il devenu un délit ?
La responsabilité individuelle et collective, vise à criminaliser l’action et à faire porter la responsabilité, non seulement sur des travailleurs en lutte mais aussi sur leurs fédérations et confédérations.
Les mineurs de 16 à 18 ans pourront être fichés comme les adultes et les mineurs de 13 à 16 ans pourront se voir également répertoriés. Etre « fils de » suffira dans cette logique à être inscrit : les enfants de nos élites bénéficieront-ils de la même attention de nos services de police ?
LA CNIL a donné un avis extrêmement réservé. Pourtant le gouvernement n’en a pas tenu compte.
La CGT considère ce fichier EDVIGE comme une nouvelle atteinte grave aux libertés individuelles et collectives et une entrave à l’action syndicale.
Elle s’associera à toutes les actions visant à la suppression de ce fichier.
la version définitive est sur le site www.cgt.fr