FEDERATION FRANCAISE DES PSYCHOLOGUES ET DE PSYCHOLOGIE
Non à la compromission de psychologues dans une procédure judiciaire inhumaine
La loi du 25 février 2008 ne prévoit pas seulement la peine après la peine, le retour de la relégation et la perpétuité par tranches. Elle passe d’une justice portant sur des actes à une justice portant sur des personnes. Pour ce faire, elle a recours à des experts, psychologues et psychiatres devant évaluer la « dangerosité » d’un être humain, et donc la probabilité de récidive.
Les principes philosophiques qui fondent la déontologie des psychologues et donc leur action impliquent le refus de l’aliénation et du déterminisme. La notion de personnalité, inscrite dans la loi, n’a de sens pour le psychologue que replacée dans le contexte social dans lequel évolue la personne. L’acte criminel, comme tout acte humain est toujours le produit de facteurs multiples et ne peut donc jamais être réduit à un seul mécanisme causal. L’humain n’est pas le mécanique et la personnalité n’est en aucun cas un déterminant absolu de la conduite. Le concept de dangerosité n’est pas scientifiquement défini et l’idée d’évaluer la dangerosité individuelle d’une personne indépendamment du contexte est complètement dépourvue de sens.
La FFPP demande donc à tous les psychologues qui seraient susceptibles d’être impliqués dans les procédures d’application de la loi du 25 février 2008 de suivre simplement leur code de déontologie et en particulier son article 19 :
– Le psychologue est averti du caractère relatif de ses évaluations et interprétations. Il ne tire pas de conclusions réductrices ou définitives sur les aptitudes ou la personnalité des individus, notamment lorsque ses conclusions peuvent avoir une influence directe sur leur existence.
– Le psychologue ne peut donc en aucun cas participer à une procédure contraire aux principes de base de sa déontologie, à la conception de l’homme issue de ses connaissances et à sa conception de sa propre action.
A consulter: « Rétention de sûreté, une peine infinie » film de T. Lacoste. Site du Syndicat de la magistrature
A signer l’Appel du 20 mars 2008.