Dépêche APM du 26 août 2008 : Gouvernance à l’hôpital: les praticiens jugent insuffisante la prime de 200 euros pour les responsables de pôle

PARIS, 26 août 2008 (APM) – La conférence des présidents de commission médicale d’établissement (CME) de centre hospitalier et plusieurs syndicats représentatifs des praticiens hospitaliers estiment que le montant de la prime attribuée aux responsables de pôle est insuffisant par rapport aux responsabilités associées, ont-ils indiqué mardi à l’APM.

Une série de textes réglementaires a été publiée vendredi sur les conditions de désignation des responsables de pôles d’activité clinique et médico-technique et sur leur indemnité, fixée à 200 euros mensuels (cf dépêche APM COLHM002).

Pour le président de la Confédération des praticiens des hôpitaux (CPH), Pierre Faraggi, et la présidente de l’Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH), Rachel Bocher, cette prime est une « aumône » et ne peut être assimilée à une prime de responsabilité.

« Ce n’est qu’un début, il faut continuer », a toutefois ajouté Rachel Bocher.

Le président de la conférence des présidents de CME de CH, Francis Fellinger, a observé que cette prime ne représentait « même pas une plage additionnelle ». Même s’il souligne sa valeur symbolique, il doute de sa capacité à motiver les personnels.

Pierre Faraggi déplore également que cette prime ne soit pas soumise à cotisation au régime de retraite complémentaire des agents non titulaires de l’Etat et des collectivités publiques (Ircantec).

Même si cela n’est pas prévu dans les textes parus vendredi, le président de la CPH souhaite que la mise en oeuvre de la prime soit rétroactive. Rachel Bocher serait également favorable à la rétroactivité mais elle doute des moyens disponibles.

S’agissant de la liste nationale d’habilitation à diriger un pôle, Pierre Faraggi et Rachel Bocher ont plutôt une opinion favorable.

Toutefois, Francis Fellinger a déploré la « lourdeur » de la bureaucratie administrative liée au renouvellement de cette liste tous les ans. Le président de la Coordination médicale hospitalière (CMH), François Aubart, a observé que « faire tourner la machine régulièrement » vise à permettre à l’administration de « garder la haute main sur la machine à habiliter ».

Francis Fellinger a mis l’accent sur l’importance de mettre en place pour les quelques milliers de responsables de pôles des formations adaptées à chaque profil. Il lui semble notamment nécessaire que les responsables de pôle suivent une vraie formation managériale portant sur la gestion de conflit, la gestion budgétaire et pouvant leur donner les outils adéquats pour mener leur mission.

Il juge indispensable de définir et flécher le financement de ces formations afin qu’elles ne soient pas financées sur l’enveloppe de la formation médicale continue.

Enfin, Pierre Faraggi déplore que « rien ne [soit] attaché à la fonction », notamment un secrétariat ou du temps médical supplémentaire. Francis Fellinger a également suggéré de réfléchir à une compensation en temps médical pour les responsables de pôle, éventuellement en fonction de la taille des pôles.

DES TEXTES EN RETARD OU EN AVANCE

Rachel Bocher estime néanmoins que ces textes, « attendus depuis deux ans », arrivent trop tard par rapport à la mise en oeuvre de la nouvelle gouvernance et trop tôt par rapport à la future loi santé, patients, territoires qui intégrera une réforme de la gouvernance hospitalière.

Cette opinion est partagée par François Aubart. Pour lui, le texte sur la prime « a traîné pendant presque deux ans de bureau en bureau » et est désormais publié « dans un calendrier qui le rend presque obsolète » en raison du nouvel « attirail réglementaire » qui devrait être mis en place par la loi santé, patients, territoires.

Il a également rappelé que le texte sur la liste d’habilitation avait été validé par le comité de suivi des réformes « depuis fort longtemps » afin de permettre un « large éventail de recrutement » et de « lancer la machine ».

Globalement, le président de la CMH estime que ces textes illustrent « l’incapacité de l’administration hospitalière à réformer l’hôpital ».

cb/cd/APM polsan
CBLHQ004 26/08/2008 18:32 ACTU Gouvernance à l’hôpital: les praticiens jugent insuffisante la prime de 200 euros pour les responsables de pôle

PARIS, 26 août 2008 (APM) – La conférence des présidents de commission médicale d’établissement (CME) de centre hospitalier et plusieurs syndicats représentatifs des praticiens hospitaliers estiment que le montant de la prime attribuée aux responsables de pôle est insuffisant par rapport aux responsabilités associées, ont-ils indiqué mardi à l’APM.

Une série de textes réglementaires a été publiée vendredi sur les conditions de désignation des responsables de pôles d’activité clinique et médico-technique et sur leur indemnité, fixée à 200 euros mensuels (cf dépêche APM COLHM002).

Pour le président de la Confédération des praticiens des hôpitaux (CPH), Pierre Faraggi, et la présidente de l’Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH), Rachel Bocher, cette prime est une « aumône » et ne peut être assimilée à une prime de responsabilité.

« Ce n’est qu’un début, il faut continuer », a toutefois ajouté Rachel Bocher.

Le président de la conférence des présidents de CME de CH, Francis Fellinger, a observé que cette prime ne représentait « même pas une plage additionnelle ». Même s’il souligne sa valeur symbolique, il doute de sa capacité à motiver les personnels.

Pierre Faraggi déplore également que cette prime ne soit pas soumise à cotisation au régime de retraite complémentaire des agents non titulaires de l’Etat et des collectivités publiques (Ircantec).

Même si cela n’est pas prévu dans les textes parus vendredi, le président de la CPH souhaite que la mise en oeuvre de la prime soit rétroactive. Rachel Bocher serait également favorable à la rétroactivité mais elle doute des moyens disponibles.

S’agissant de la liste nationale d’habilitation à diriger un pôle, Pierre Faraggi et Rachel Bocher ont plutôt une opinion favorable.

Toutefois, Francis Fellinger a déploré la « lourdeur » de la bureaucratie administrative liée au renouvellement de cette liste tous les ans. Le président de la Coordination médicale hospitalière (CMH), François Aubart, a observé que « faire tourner la machine régulièrement » vise à permettre à l’administration de « garder la haute main sur la machine à habiliter ».

Francis Fellinger a mis l’accent sur l’importance de mettre en place pour les quelques milliers de responsables de pôles des formations adaptées à chaque profil. Il lui semble notamment nécessaire que les responsables de pôle suivent une vraie formation managériale portant sur la gestion de conflit, la gestion budgétaire et pouvant leur donner les outils adéquats pour mener leur mission.

Il juge indispensable de définir et flécher le financement de ces formations afin qu’elles ne soient pas financées sur l’enveloppe de la formation médicale continue.

Enfin, Pierre Faraggi déplore que « rien ne [soit] attaché à la fonction », notamment un secrétariat ou du temps médical supplémentaire. Francis Fellinger a également suggéré de réfléchir à une compensation en temps médical pour les responsables de pôle, éventuellement en fonction de la taille des pôles.

DES TEXTES EN RETARD OU EN AVANCE

Rachel Bocher estime néanmoins que ces textes, « attendus depuis deux ans », arrivent trop tard par rapport à la mise en oeuvre de la nouvelle gouvernance et trop tôt par rapport à la future loi santé, patients, territoires qui intégrera une réforme de la gouvernance hospitalière.

Cette opinion est partagée par François Aubart. Pour lui, le texte sur la prime « a traîné pendant presque deux ans de bureau en bureau » et est désormais publié « dans un calendrier qui le rend presque obsolète » en raison du nouvel « attirail réglementaire » qui devrait être mis en place par la loi santé, patients, territoires.

Il a également rappelé que le texte sur la liste d’habilitation avait été validé par le comité de suivi des réformes « depuis fort longtemps » afin de permettre un « large éventail de recrutement » et de « lancer la machine ».

Globalement, le président de la CMH estime que ces textes illustrent « l’incapacité de l’administration hospitalière à réformer l’hôpital ».