PARIS, 16 octobre 2008 (APM) – La grève contre la réforme de l’Institution de retraite complémentaire des agents non titulaires de l’Etat et des collectivités publiques (Ircantec) a été bien suivie jeudi par les praticiens hospitaliers, selon une enquête de l’APM auprès de plusieurs établissements.
Cette grève a été lancée par la Confédération des praticiens des hôpitaux (CPH) et l’Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH) pour les soins non-urgents jeudi et vendredi. Ils estiment que la réforme de l’Ircantec et les mesures d’accompagnement prévues par les ministères de la santé et du budget ne sont pas suffisantes pour maintenir leur niveau de retraite.
Contactée par l’APM, la Direction de l’hospitalisation et de l’organisation des soins (Dhos) a indiqué jeudi en fin d’après-midi que le taux de participation (grévistes absents) sur l’ensemble des professionnels médicaux s’établissait à 19,87%.
Une enquête de l’APM auprès d’une vingtaine d’établissements montre une mobilisation importante des praticiens hospitaliers.
Ainsi, dans les CHU contactés par l’APM, les taux de mobilisation (ensemble des personnes solidaires du mouvement, grévistes ou désignées pour assurer le service minimum) variaient entre 17,7% et 71,5%: 71,5% à Rennes (taux de participation à 31,78%), 70% à Lille, 47,7% aux Hospices civils de Lyon (HCL) (26,9%), 45,8% à Toulouse (30,6%), 42% à Rouen, 34,2% à Nantes (16,5%), 25% à Nîmes, 17,7% à Brest (12,5%).
Dans les centres hospitaliers interrogés, les taux de mobilisation étaient très variables: 100% à Pau (taux de participation à 46,3%), 58% à Blois (47%), 38,76% à Roubaix (19,8%), 27% au Havre (10%), 24,1% à Perpignan (2,9%), 22% à Niort (6,4%), 12,85% à Quimper (8,6%) et des taux très faibles à Nevers et à Guéret.
La CPH et l’INPH se félicitent dans un communiqué de la « très forte mobilisation » pour cette première journée.
Ils ont relevé une mobilisation « massive » des anesthésistes-réanimateurs et des urgentistes avec des taux compris entre 80% et 100%. Ils remarquent que la mobilisation est « plus inégale en psychiatrie où le taux de grévistes atteint souvent 70% ».
Ils jugent la mobilisation également satisfaisante pour l’ensemble des autres disciplines où le taux est « voisin de 60% ».
La CPH et l’INPH appellent l’ensemble des praticiens à poursuivre et à amplifier le mouvement vendredi.
Le président de la CPH, Pierre Faraggi, et le délégué général de l’INPH, Jean Garric, ont indiqué qu’ils n’avaient eu aucun contact avec le ministère de la santé au sujet de l’Ircantec depuis le début de la semaine.
Dans un communiqué diffusé jeudi, la Coordination médicale hospitalière (CMH), qui ne s’est pas associée à la grève, souligne qu' »au-delà des exigences catégorielles, la réforme de l’Ircantec doit s’achever par la finalisation des indispensables mesures de compensation concernant médecins et pharmaciens hospitaliers ».
Elle demande l' »organisation très rapide d’une séance de négociation avec le ministère du budget et de la santé sur cet objectif ».