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Suspension du directeur du CHS de Saint-Egrève : Le snch indigné par la recherche d’un bouc émissaire !
« Les dieux ont soif » eut dit Anatole France.
Un sentiment d’indignation saisit chacun de nous devant la décision de suspension qui frappe injustement le directeur de St Egrève.
Le snch partage la détresse de la famille de la victime du drame épouvantable. Il partage également le désarroi des professionnels tenus en échec.
Mais le snch refuse que la passion l’emporte sur la raison. Il refuse encore que les pouvoirs publics réitèrent la décision réactionnelle déjà subie par les collègues du CHS de Pau en 2005. .
Le snch fait part de sa vive émotion et de sa profonde indignation à notre collègue.
Un motif de suspension qui dissimule la recherche d’un fusible.
L’arrêté de suspension de notre collègue est motivé par une erreur de communication.
Qui peut sérieusement penser que c’est là le vrai motif de cette mesure ?
Face à l’émotion de l’opinion, les pouvoirs publics ont privilégié la désignation d’un bouc émissaire plutôt qu’un examen serein et distancié des faits.
La tyrannie de l’émotion a été préférée à l’identification constructive de solutions.
Mais là n’était pas l’essentiel : il fallait qu’une tête tombe !
Pour le snch, au contraire, l’esprit de raison doit présider à la gestion des institutions publiques et tous les cadres de direction s’efforcent de l’appliquer dans le rude exercice de leur mission.
Un directeur responsable oui, mais dans la limite de ses attributions !
Le snch rappelle que le directeur était totalement étranger aux faits à l’origine du drame du 12 novembre dernier.
Dans le cadre d’une Hospitalisation d’Office, les « deux sorties d’essai » de deux heures hebdomadaires dont bénéficiait le patient étaient autorisées par arrêté du préfet pris sur avis médical. Autrement dit le directeur n’est en rien intervenu dans cette décision.
La recherche du risque zéro, cette autre forme de populisme.
Il est profondément dangereux de prétendre que, lorsque l’on gère une population aussi fragile, le risque zéro peut être atteint.
C’est ne rien entendre à la médecine, et à la psychiatrie, que de laisser croire à une science exacte soumise à une obligation de résultat.
Qui acceptera demain de diriger un établissement psychiatrique ?
Si les pouvoirs publics s’entêtent dans ces pratiques, l’hôpital, service public préféré des français, ne trouvera pas longtemps de serviteurs.
Si les directeurs et les professionnels de santé sont à la merci d’actes de cette nature ou de violences subies en d’autres circonstances par les personnels eux-mêmes, alors il deviendra concrètement impossible d’assumer ces métiers.
Quel directeur va demain se risquer à diriger un établissement psychiatrique ?
Le snch exprime sa profonde solidarité au directeur de St Egrève et aux collègues qui dirigent des hôpitaux psychiatriques.