Le collectif SOlidarité Santé, collectif de jeunes praticiens de la santé, tient à apporter ses critiques face à l’avant projet de loi « HÔPITAL, PATIENTS, SANTÉ ET TERRITOIRES ».
Cette loi va accentuer la déstructuration de l’hôpital en lui donnant des règles de gestion comptable sans lui donner les moyens de remplir sa mission de service public de prévention, de santé publique et de soins en général…
– Ainsi, nous refusons la nouvelle forme de gestion des hôpitaux, qui
donne des objectifs de résultats ne tenant plus compte réellement des besoins de la population. « L’objectif est d’assouplir l’organisation interne des établissements en attribuant à la CME des objectifs de résultats et non pas de moyens. Il s’agit notamment, […] de passer d’une logique de moyens à une logique de résultat et de gestion de projet.»(Art.3)
– Nous refusons que des médecins chefs de pôles se transforment en
« manager » de l’activité clinique « […] responsables de pôles, responsables du management de l’activité clinique qui est l’objet même de l’hôpital »(Art.6) ce qui le transforme en un praticien dépendant d’une série de chiffres et non plus au service et garant de la qualité des soins aux patients.
– Nous refusons que soit remis en question le modèle de rémunération
d’équivalence entre les médecins hospitaliers en introduisant des primes au mérite. L’engagement des médecins dans leur service devant se faire sur une organisation du travail cohérente qui leur permet d’exercer dans des conditions correctes. (Art.9)
– Nous tenons à rappeler que la majeure partie de la prévention et de
l’éducation thérapeutique doit se faire dans la relation thérapeutique entre le patient et le soignant. Et si « L’éducation thérapeutique, pour la première fois, est érigée en politique nationale », nous trouvons paradoxal voir hypocrite l’application à « rationaliser » la délivrance des soins. En effet, le paiement à l’activité ne prend pas en compte cette soi-disant priorité nationale qu’est l’éducation thérapeutique.
En voulant « manager la clinique», sous-entendant des principes de rentabilité des patients, ce projet de loi ne permet plus aux soignants de s’impliquer dans la relation thérapeutique, base de la prévention et de l’éducation thérapeutique, il les transforme en simples techniciens du corps, considérant son objet de soins comme un bien rentable.
Nous, jeunes praticiens de la santé, en formation ou au début de notre exercice, nous nous alarmons de l’évolution que prennent les différentes réformes de l’hôpital et du système de santé. Nous pensons qu’elles sont un obstacle à l’exercice de la mission de service public, au service d’une santé solidaire.
Il est de notre devoir, et celui de toute la population, de se regrouper, de s’informer et de dire non à ce projet de loi !
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