lors que le PS dénonce une « démarche répressive » après les déclarations, mardi 2 décembre, de Nicolas Sarkozy sur la réforme de l’hôpital psychiatrique, des professionnels et habitués du milieu psychiatriques accueillent plutôt positivement le projet du chef de l’Etat.
Le député PS Jean-Marie Le Guen, vice-président de l’office parlementaire d’évaluation des politiques de santé, a dénoncé « la tentative d’amalgame faite entre les délinquants et les malades, les soins et l’ordre public, l’hôpital et l’enfermement » par Nicolas Sarkozy. « Sur ce sujet grave, il ne propose malheureusement qu’une démarche répressive oublieuse d’une politique de prévention », écrit-il dans un communiqué.
Le Pr Jean-Pierre Olié, chef de service à l’hôpital Sainte-Anne de Paris, a jugé « positive la mise en place d’une loi permettant des soins ambulatoires sans consentement », qui répond, selon lui, à une »grande demande de tous les professionnels ». Cette mesure « permet de diversifier l’offre de soins ambulatoire sans consentement », comme « les sorties d’essai et les injonctions de soins ». Positifs aussi, selon lui, « l’annonce des investissements en psychiatrie pour mieux répondre aux situations de malades agités », tout comme l’hommage rendu par le président de la République « aux difficultés des missions de soins psychiatriques pour les patients non consentants ». Jean-Pierre Olié a cependant trouvé « surprenant », la surveillance du patient par GPS : « Il est puni par sa maladie. J’y vois une confusion entre délinquance et maladie ». De son côté, le Dr Gérard Massé, président de la commission médicale d’établissement de l’hôpital Sainte-Anne, a trouvé le plan annoncé « très complet et plus complexe qu’il n’y paraît ».
Pour le président de l’Union nationale des amis et familles des malades mentaux, Jean Canneva, « la valorisation des professionnels » et « les augmentations de moyens dans certains secteurs » de la psychiatrie sont « une bonne chose », tout comme l’obligation de soins en dehors des hôpitaux. Cependant, « il y a plein de détails qu’il faut absolument revoir avec les professionnels et les associations », a-t-il estimé.
Quand Nicolas Sarkozy avait annoncé un durcissement de la loi de 1990 sur l’hospitalisation sans consentement, des soignants s’en étaient inquiétés. « Nous sommes tous favorables à une réforme, mais nous refusons l’exploitation éhontée d’un fait divers pour servir la cause sécuritaire », s’insurgeait Norbert Skurnik, président du Syndicat des psychiatres de secteur, dans Le Monde daté du 20 novembre.