Communiqué de SUD santé sociaux du 2 décembre 2008 suite au discours de N. Sarkozy sur la psychiatrie
La Fédération SUD santé-sociaux refuse le tout sécuritaire contenu dans des déclarations du Président de la République ce jour à l’hôpital psychiatrique Erasmed’Antony (92) qui va orienter demain le soin en psychiatrie.
– Annonce d’une réforme des hospitalisations sous contrainte (HO) : seul le préfet sera décisionnaire des sorties d’essai ou définitive. Les informations administratives sur les hospitalisations d’office devront être partagées par tous les départements (reprise de l’idée de fichier national contenu dans le projet de loi prévention de la délinquance qui avait été retiré suite à la mobilisation de tous les acteurs du secteur).
– 30 millions d’euros pour un plan de sécurisation des hôpitaux psychiatriques.
– Pour un dispositif de géolocalisation : les patients qui sont limités dans leurs sorties « seront équipés » de bracelets électroniques qui déclencheront une alerte s’ils sortent d’un périmètre autorisé.
– Pour une unité fermée par établissements avec système de vidéo surveillance.
– Pour l’aménagement de 200 chambres d’isolement et contention supplémentaires.
– 40 millions pour la création de 160 lits d’UMD (unité pour malade difficile)
Ce plan essentiellement sécuritaire, stigmatisant la maladie mentale va à l’encontre du soin et « ré-enferme » les malades mentaux.
Depuis 40 ans les équipes de psychiatrie travaillent sur un suivi et une prise en charge extrahospitalière dans les CMP (centre médico-psychologique) et avec des structures d’alternative à l’hospitalisation pour une réinsertion sociale des patients. Ces structures sont
aujourd’hui menacées dans leur financement, certaines sont contraintes à la fermeture dans le cadre de plans d’économies.
Nous rappelons enfin que ce dont la psychiatrie à d’abord besoin, c’est d’un personnel en nombre suffisant, qualifié, et formé à contenir et soigner l’angoisse psychotique, seul vrai rempart aux débordements possibles induits par la souffrance psychique de ses patients.