La Société Caraïbéenne de Psychiatrie et de Psychologie Légales réprouve de la manière la plus vive le traitement médiatique de la sortie sans autorisation d’un patient d’un établissement public en santé mentale.
Divulguer sur la place publique le nom, des éléments biographiques et le diagnostic de la maladie dont souffre cette personne constitue une atteinte grave à l’intimité de sa vie privée, à sa dignité, voire au secret professionnel. Et cette atteinte pour cette personne particulière peut avoir une répercussion pour tous les autres patients actuels ou futurs. Elle met en cause gravement la relation de confiance nécessaire entre usagers du soin et professionnels de santé pour instaurer une démarche thérapeutique fructueuse pour les patients, leur entourage et l’intérêt de la société dans son ensemble.
Ces informations paraissent contrevenir gravement aux principes contenus à la fois dans le code civil, dans le code pénal et dans les codes de déontologie professionnels, dont le code de déontologie médicale.
Aux transgressions des principes fondamentaux de notre société s’ajoute l’association abrupte d’une pathologie mentale nommément désignée et d’une dangerosité importante. Ce tapage médiatique n’est certainement pas un hasard dans un temps ou la stigmatisation des personnes souffrant de troubles mentaux ouvre au risque de limiter les soins psychiatriques à une neutralisation par l’enfermement.
Il doit être possible d’associer une légitime information à laquelle nous avons tous droit tout en respectant des règles de discrétion élémentaire et en apportant une information équilibrée.
Le 29/12/2008
Dr Michel DAVID
Psychiatre des Hôpitaux
Président de Socapsyleg