« Je viens
Car rien ne peut tuer le grain de vie dans la poitrine humaine,
Je viens car à la liberté nul ne forge éternelle chaîne. »
Joseph Bovshover
Beaucoup de soignants, beaucoup de patients, de familles depuis quelques années et de façon croissante, s’insurgent et dénoncent un soin de plus en plus en souffrance.
Si chacun s’accorde à constater un état des lieux présent très difficile et s’inquiète du devenir de la psychiatrie, envahie par un mode de pensée, qui le détourne de son essence, chacun le fait de sa place, pointant de façon singulière ce qui ne lui est plus supportable.
Il est bien complexe de proposer une action collective qui respecterait aussi la spécificité de la pensée propre de chacun.
_Chacun a son mot à dire, en tout cas, chacun a son mot à faire entendre.
L’écriture a depuis des siècles porté les souffrances, les questions, les passions, les révoltes, les protestations, les droits et les législations humaines.
Si l’usure des équipes est probante, les démissions fréquentes, si les patients se sentent peu entendus ou malmenés dans leur vécu de soins hospitaliers , ambulatoires ou dans la ville, si les familles se sentent impuissantes ou mal considérées, ne faut-il pas que chacun prenne sa plume pour donner à la lettre la portée d’un acte singulier, inscrit dans une démarche collective : à savoir rassembler l’ensemble des courriers, les lire, les penser, et accompagner ceux-ci d’un texte qui tentera au mieux de proposer la réouverture d’un questionnement du soin autrement que sous l’angle d’axes uniquement sécuritaires, ou purement évaluatifs, rétablissant la place essentielle de la pensée, et de la rencontre dans le cadre de nos pratiques.
Il est souhaitable que cette proposition se diffuse dans tous les hôpitaux et services ou associations qui se sentent concernées par une psychiatrie qui se délite. Il est souhaitable que nos mots se croisent, s’entrecroisent, se rassemblent, même différents, et libèrent la réflexion et la créativité plutôt qu’une efficacité inerte, ou un turn-over infernal d’entrants et de sortants, réduisant le patient au lit qu’il occupe plus qu’à l’histoire qui est la sienne. Nous vous proposons donc de rédiger une lettre d’une page pour vous exprimer sur le soin, ses carences et son devenir tel qu’il est pressenti actuellement. Merci d’adresser votre lettre AVANT LE 30 MARS 2009 à :
Association SERPSY
_Hôpital Esquirol
57, rue du Maréchal Leclerc
94413 Saint-Maurice cedex
Vos courriers, signés ou non selon votre choix, seront transmis au Ministère de la Santé encadré d’un écrit de l’Association qui soutient ce projet, SERPSY proposant une rencontre.
Nous vous demandons de ne pas citer de noms dans vos courriers.
Nous travaillons aussi à l’idée de faire publier certaines lettres dans un ouvrage, merci donc de joindre vos coordonnées avec votre courrier, et d’indiquer l’éventuel refus d’une publication.
Serpsy, projet -l’écriture qui soigne le soin.
« La nuit n’est jamais complète
Il y a toujours puisque je le dis
Puisque je l’affirme
Au bout du chagrin une fenêtre ouverte »
Paul Eluard