C’est rarissime. Les quatre syndicats de psychiatres publics ont signé, ce week-end, un texte commun, dénonçant avec virulence le plan de Nicolas Sarkozy du 2 décembre, sur la sécurisation d’hôpitaux psychiatriques. Après l’appel des 39 ou la «nuit sécuritaire» (Libération du 15 décembre), qui a déjà recueilli près de 10 000 signatures, c’est toute la psychiatrie qui monte au créneau. «Le chef de l’Etat nous propose un virage à 180° : refermer l’hôpital sur lui-même et renforcer auprès de la population toutes les images d’une psychiatrie carcérale et de rejet, simplement vouée à l’enfermement du fou dangereux… La psychiatrie et la santé mentale […] ne pourront s’accommoder de prises de décisions autoritaires etréductrices qui, en plus d’être inefficaces, aboutiraient à une régression inacceptable.» Ce texte (signé par les Dr Marie Napoli, Norbert Skurnik, Angelo Poli, Pierre Faraggi) marque une rupture inédite entre les pouvoirs publics et la psychiatrie.