Meeting de « La Nuit Sécuritaire » du 7 février

Samedi 7 février, de 14 h à 18 h

« La Parole Errante à la Maison de l’Arbre »

9 rue François Debergue

93100 – Montreuil-sous-Bois,

Métro Croix de Chavaux (ligne 9)

NB : le meeting était initialement prévu à l’hôpital Ste Anne, mais la direction a annulé notre réservation sans explication…

Chers signataires,

En moins d’un mois, vous avez déjà été plus de 15 000 à soutenir le texte de « La nuit sécuritaire ».

Les « 39 » qui ont été à l’origine de cet appel se sont réunis le 9 janvier pour envisager les suites possibles de ce mouvement de protestation dont l’ampleur même nous a surpris et confortés dans notre engagement. L’écho médiatique donné à notre initiative est remarquable dans sa durée et son intensité, et témoigne de son impact dans la société : la révolte des soignants, fondée sur leur pratique et leur expérience, pose la question de la place de la folie dans la culture c’est-à-dire celle de la manière de vivre ensemble.

Les paroles de peur et de haine, la confusion entre maladie et criminalité entretenue par l’exploitation éhontée de faits divers ont cette fois été massivement dénoncées. Ce refus déterminé de soignants a été reçu avec soulagement par beaucoup. D’où l’apparent recul du Président de la République, qui a tenu après-coup des propos lénifiants, mais sans rien retirer à sa précédente déclaration.

Notre collectif n’est ni un syndicat, ni une association. Il est composé de soignants en psychiatrie qui, quel que soit leur statut ou leur mode d’exercice, ne peuvent plus tolérer la dégradation et la mise en cause de leur travail. C’est sur cet engagement que nous voulons nous fonder pour étayer notre refus, pour regagner cette dignité mise à mal dans notre travail quotidien.

Car il faut aller plus loin et retrouver des espaces de paroles et d’échanges d’où doivent sortir des actes. Aujourd’hui, dans de nombreux appels, il est question de refus d’obéissance.

Il s’agit pour nous :
– de refuser la logique sécuritaire contreproductive en luttant contre la banalisation des mesures de contention,
– de promouvoir une formation digne de ce nom des psychiatres et des infirmiers,
– de sortir de la tyrannie comptable destructrice du temps nécessaire à l’écoute et au travail thérapeutique,
– de dénoncer une dérive vers l’obligation juridique et administrative aux dépens du cadre humain qu’il nous faut soutenir et réinventer dans bien des domaines.

Le deuxième temps de notre action contre la résignation et l’indifférence sera un meeting où tous les soignants en psychiatrie sont conviés afin de mettre en commun nos analyses et nos déterminations et faire émerger d’autres formes, d’autres propositions pour soutenir et amplifier cette dynamique.

Nous invitons tous les syndicats et partis politiques à venir s’y exprimer