Article de La Voix du Nord du 4 juin 2009
Médecins et membres du personnel ont investi la salle du conseil d’administration pour crier leur mécontentement.
GROGNE
Le 7 mai, l’état prévisionnel des recettes et des dépenses (EPRD) de l’EPSM des Flandres était rejeté. Hier, les membres du conseil d’administration étaient amenés à revoter ce même budget.
Les médecins et les membres du personnel, majoritairement contre ce budget, lançaient un préavis de grève. Le mouvement de résistance et de revendication des médecins et membres du personnel de l’établissement public de santé mentale (EPSM) de Bailleul ne diminue pas. Au contraire, après plus d’un an de mobilisation, les réunions intersyndicales et les assemblées générales mixtes se multiplient.
Hier après-midi, médecins et représentants du personnel étaient une nouvelle fois sur le pied de guerre. Le motif : la volonté de la direction à faire passer un EPRD (budget) « inadapté » alors même qu’il a déjà été rejeté par le conseil. Pour Béatrice Thorez, déléguée du personnel, cette façon de faire est inacceptable : « À quoi cela sert-il que l’on siège au conseil d’administration si nos opinions ne sont pas prises en compte ? C’est un déni de démocratie. » Les personnels médicaux et non médicaux se sont donc réunis devant la salle du conseil d’administration avant de l’investir pour faire entendre leur mécontentement face « à cet EPRD imposé par l’agence régionale de l’hospitalisation (ARH) et au détriment des personnels et de la qualité des soins. » Autre son de cloche, du côté de la direction, qui défend un EPRD dont le rejet serait synonyme, d’une part, de l’immobilisation de l’établissement, obligé de respecter les crédits limitatifs fixés par l’ARH. D’autre part, cela impliquerait la suspension des activités de l’EPSM. « Les grévistes mélangent le vote de budget et la loi Bachelot, à laquelle ils sont opposés. Mais en rejetant cet EPRD, ils se tirent une seconde balle dans le pied. » Pour ce second vote, l’EPRD a quand même été accepté. Après ce résultat « sans surprise », médecins et personnels médicauxvont maintenantse concerter pour voir quelle suite donner à leur mouvement.
STÉPHANE PRALAT
Alors que l’EPRD avait fait l’objet d’un vote négatif lors du CA du 7 mai, le Président du Conseil d’Administration, en reconvoquant le CA et en faisant revoter le même EPRD, se soumet aux ordres de l’ARH.
Malgré l’action conjointe des personnels médicaux et non médicaux (intrusion dans la salle et participation au débat), nos arguments sur le respect du vote et le déni de démocratie ainsi que nos revendications n’ont une fois de plus pas été entendues (conditions de travail, qualité des soins…).
Le boycott décidé conjointement, en assemblée générale, par la communauté médicale et les représentants syndicaux n’a été que partiellement respecté (nous regrettons tous la présence de 2 administrateurs médicaux).
11 Pour, 1 Contre, 1 Abstention : le Président du Conseil d’Administration, avec l’aide du Directeur, est parvenu à convaincre le CA que la logique comptable devait prévaloir sur la mission de soins !
Nous n’en resterons pas là :
Plus que jamais la mobilisation doit continuer
Pierre Paresys, psychiatre, chef de secteur, Union Syndicale de la Psychiatrie- CPH