Le Collectif Europe et médicament dénonce la remise en route de l’ « accompagnement » des patients par les firmes pharmaceutiques à l’occasion du vote de la loi « Hôpital, patients, santé, territoire », dite loi Bachelot.
Cet « accompagnement » ou « aide à l’observance » des traitements visent en fait à permettre des interventions des labos directement auprès des patients sous couvert « d’éducation thérapeutique ».
L’article 22 de la loi Bachelot, voté la semaine dernière au Sénat, dispose en effet que des « entreprises se livrant à l’exploitation d’un médicament, des personnes responsables de la mise sur le marché d’un dispositif médical ou d’un dispositif médical de diagnostic in vitro ou des entreprises proposant des prestations en lien avec la santé (…) peuvent prendre part aux actions ou programmes mentionnés aux articles L. 1161-2 et L. 1161-3, notamment pour leur financement, dès lors que des professionnels de santé et des associations mentionnées à l’article L. 1114-1 élaborent et mettent en œuvre ces programmes ou actions. »
Le Collectif Europe et Médicament souligne que « les conflits d’intérêts manifestes des firmes pharmaceutiques sont ainsi susceptibles de s’exercer par ricochet sur leurs prestataires, les professionnels de santé qu’elles rémunéreront et les associations de patients qu’elles financent ».
Les associations membres du Collectif estiment que « cette « éducation thérapeutique » risque alors fort de se réduire à de la publicité déguisée auprès du public, y compris pour des médicaments de prescription ».
Clairement, affirme le Collectif, « dans l’intérêt de la santé publique, l’éducation thérapeutique ne doit en aucun cas servir de cheval de Troie aux firmes pharmaceutiques pour la mise en œuvre de leurs actions promotionnelles. »
Europe et médicament demande donc à la commission mixte paritaire sénateurs-députés du 16 juin de supprimer les possibilités offertes aux labos par l’article 22.
Il propose au contraire de créer un « fonds public pour financer une éducation thérapeutique indépendante, adaptée aux besoins des patients et usagers, et non soumise à l’agenda commercial des firmes ».
Le Collectif Europe et médicament rassemble des dizaines d’associations françaises et européennes, dont : la Mutualité Française, AMP (Association Mieux Prescrire) et la revue Prescrire, Reseau D.E.S. France, Ligue Nationale Contre le Cancer, Fédération Nationale des Accidentés du Travail et des Handicapés, AIDES, UFC (Union Fédérale des Consommateurs) et la revue Que Choisir, Union Nationale des Associations Familiales, Confédération Syndicale des Familles…