Le Congrès proposera d’explorer autant ce que l’adolescence produit sur son environnement social que ce qui est induit en retour par la société sur l’adolescence. C’est le va et vient entre l’adolescence et son entourage qui nous intéressera.
Les conditions contemporaines de ces mouvements, leurs expressions, leurs codifications questionnent nos approches et nos pratiques, pour comprendre ce qui tantôt exhibe l’adolescence tantôt l’empêche. Face à cette délicate transition, c’est d’abord le malaise de chacun qui nous interpelle ; cependant, il s’agira aussi de prendre acte de la puissance révélatrice de cette métamorphose, et de son pouvoir d’invention. C’est alors les modes d’accueil de l’adolescence qui s’en trouvent questionnés.
• L’adolescence ébranle les assurances de toutes sortes. Entre blessures et élans, abattements et passions, elle peut donner lieu à un malaise, n’étant jamais là où on l’attend. Comment dès lors tenir une place d’interlocuteur dans cet espace instable ?
• La fulgurance de l’adolescence agit à l’occasion comme un puissant révélateur des failles, des zones obscures et des secrets du monde tel qu’il s’organise. Ce que la jeunesse nous force à voir, peut s’avérer interpellant ou dérangeant, suscitant la tentative de la maîtriser, au risque de faire taire la parole qui nous est adressée.
• En transformant ce qui leur est transmis, en se saisissant de manière _ désinvolte des moyens mis à leur disposition, les jeunes trouvent-inventent en brouillant les repères, en dénaturant parfois les valeurs acquises. Quelques fois tels des iconoclastes, ils s’approprient à leur manière le don qui leur est fait, tantôt pour l’abîmer, tantôt pour le régénérer.
• Quant à l’accueil que la société réserve à l’adolescence, le contexte d’incertitude et le sentiment d’insécurité ambiants peuvent inciter aux mécanismes d’étouffement, aux stratégies de capture, de répression et de réduction au silence.
Le public jeune est évidemment prédestiné au déploiement de ces puissantes logiques. Comment trouver avec eux la juste mesure que leur émancipation requiert ? Nous aborderons ce questionnement multiple selon six voies d’approche qui organiseront le programme des journées :
• « Autorité et contestation »,
• « Corps et puberté »,
• « Inscription dans la cité »,
• « Médiations culturelles et milieu technologique »,
• « Savoir et scolarité »,
• « Altérité, sexualité, différenciation », Selon la diversité des représentations, nous interrogerons la pertinence de nos interventions, desidéaux dans nos missions et nos engagements, au sein de la famille, de l’école, des institutions ou des cabinets de consultations. Les jeunes nous obligent à faire évoluer nos théories et nos pratiques, à penser notre clinique dans une perspective évolutive, à trouver des nouvelles modalités de collaboration entre la famille et l’école, entre les secteurs du social, de l’aide à la jeunesse, de la santé mentale et du soin.
Mais il s’agit aussi de revenir sur ce que nous induisons chez les jeunes, en produisant sans cesse davantage sur eux, films, enquêtes, vulgarisations, textes de psys et autres sociologisations.
De ce que l’adolescence induit à ce que nous induisons chez les adolescents, de nombreux paradoxes se déploient dont il nous revient de les rendre éclairants : entre la tentative de comprendre et l’acceptation de ne pas comprendre pour se laisser surprendre, entre l’intimité du singulier et la reconnaissance de l’autre dans la relation.
Sans oublier cette subtile dialectique entre la nécessité structurante de faire face à l’adolescence et ce que l’adolescence en retour nous enseigne. A ces conditions, les métamorphoses sont pour tout le monde… programme complet et modalités d’insciption en documents joints