Soutien de l’Association des Psychologues Freudiens à ATD quart-monde – 27 novembre 2009
L’association des psychologues freudiens est tout à fait sensible à la réaction d’ATD quart-monde. Si les freudiens, toutes obédiences confondues, ont un savoir minimum commun, c’est bien celui qui a trait aux pavés dont sont faits les sols de l’enfer. Ils sont également tous sensibles au bon usage des paroles, et plus que sensibles, formés à repérer les blessures causées par les mots.
Surveillance et contrôle, heurtent, choquent, sans doute bien au-delà de ce que ceux qui ont l’habitude d’être surveillés et contrôlés dans l’exercice de leurs activités quotidiennes et qui croient respirer le même air que nous peuvent penser.
Les travailleurs sociaux de demain ne seront peut-être plus choqués, surtout si on les forme à ne pas l’être. Peut-être la formation va-t-elle devenir une désensibilisation, un conditionnement. Tous ces mots vont peut-être tellement cesser de signifier qu’on va les remplacer par des chiffres…
N’attendons pas cet avenir, continuons à parler, à créer des lieux où les hommes de bonne volonté peuvent faire l’effort de bâtir une langue commune.
Prenons le « veiller » qui est dans le redoutable « surveiller », examinons à la loupe nos manières de faire, donnons-nous le temps d’imaginer si nous, chacun de nous, se sentirait bien traité si on le traitait comme il s’apprête, lui, à traiter celui-ci, trop nomade, celle-là, trop confinée, cet autre-ci trop ceci, ou pas assez cela.
Prenons-le temps de créer des conditions propices pour acheminer les paroles qui nous apprennent le respect des mots, et de ceux qui les prononcent ou s’en trouvent marqués.
Nathalie Georges, Présidente