Conférence « Prison et psychiatrie : une peine à perpétuité ? le 30 janvier à 18 heures à la Cité du Livre

3ème thème du Cycle de conférences débats : SECURITE ET LIBERTES

« PRISON ET PSYCHIATRIE : UNE PEINE A PERPETUITE ? »

L’actualité judiciaire nous ramène fréquemment, la plupart du temps à propos d’actes de récidive d’infractions sexuelles, à nous interroger :

* sur une sanction adaptée

* sur l’opportunité d’un traitement psychiatrique curatif

* sur le souci de prévenir une récidive

* et donc sur la dangerosité potentielle d’une personne qui a commis une infraction, violente la plupart du temps

Ces dernières années, le politique a constamment les yeux sur le miroir des statistiques et le souci de son image et n’a plus aucune profondeur de réflexion sur le long terme, étant le plus souvent préoccupé par le chiffre des économies qu’il peut faire : dès lors, sur les sujets sensibles suscitant une grande émotion dans l’opinion publique qui est un de ses seuls critères, il revendique systématiquement sur l’émotion sur des surenchères de lois dont l’objectif est de plus en plus :
– de durcir les sanctions par des peines planchers et des mesures de rétention de sûreté
– de compenser le nécessaire constant de l’échec des modalités actuelles d’incarcération par l’introduction (apparente) des soins psychiatriques, en faisant jouer aux médecins psychiatres des rôles dangereux dont l’histoire nous a déjà donné de tristes exemples (le goulag, par exemple)

Ces mesures ont un quadruple effet pervers.

1. La création d’une confusion délinquant/ malade mental et malade mental/ délinquant, prison/ hôpital psychiatrique, qui fausse la réflexion et rend vaines par avance les solutions préconisées.

2. La fragilisation ou réduction à néant de la réalité du soin psychiatrique, en raison de l’aspect de peine, de l’obligation de soins et du fait de l’absence totale de moyens réellement mis en œuvre (en termes de lieux et de praticiens) pour profiter d’une incarcération pour réellement introduire un travail curatif.

3. Ainsi que d’attiser un climat de peur et d’insécurité artificiel en créant l’omniprésence de la dangerosité de la part de tout ce qui est différent et qui ne rentre pas dans le moule social.

4. Les Médecins psychiatres du secteur pénitentiaire sont utilisés dans le cadre de missions dévoyées, en étant sommés de faire des prédictions d’une part, et d’autre part, de donner une caution pseudo-scientifique à des mesures qui ne reposent pas sur un véritable souci d’efficacité.

Ce sont ces dérives qui reposent sur une absence de volonté réelle de dévoiler les conditions d’incarcération actuelles et de soins psychiatriques que Magistrats, Avocats et Médecins psychiatres du milieu pénitentiaire vous invitent à venir découvrir et discuter :

Le 30 janvier 2010 à 18 heures

à l’INSTITUT DE L’IMAGE – CITE DU LIVRE

Avec les intervenants suivants :
– Le docteur Catherine PAULET (Chef du Services Médico-Psycholgique Régional, Présidente de l’Association des Secteurs de Psychiatrie en milieu pénitentiaire)
– Patrick COUPECHOU (Journaliste, auteur de plusieurs livres, notamment « Le monde des fous »)
– Direction des débats, Maître Alain MOLLA, Avocat, ainsi que de nombreux Magistrats, Avocats et Médecins psychiatres

Les débats seront suivis d’un apéritif buffet et de la projection du film :

« MOI, PIERRE RIVIERE, AYANT TUE MA MERE, MA SŒUR ET MON FRERE » réalisé par René ALLIO (1973)