PARIS, 7 avril 2010 (APM) – Le directeur général du CHU de Montpellier, Alain Manville, a été suspendu de ses fonctions à titre conservatoire, a annoncé mardi soir la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) dans un communiqué.
Comme l’avait indiqué mardi le cabinet de Roselyne Bachelot à l’APM (cf dépêche APM SNND6001), la DGOS confirme que sa directrice, Annie Podeur, a reçu Alain Manville.
Cette rencontre s’est déroulée en présence de la directice générale du Centre national de gestion (CNG), Danièle Toupillier, précise la direction dans son communiqué.
Elle indique que « cet entretien faisait suite à la notification de l’arrêt de la Cour d’appel de Montpellier en date du 25 mars confirmant la condamnation d’Alain Manville du chef d’harcèlement moral dans l’exercice de ses fonctions ».
« A titre conservatoire, Alain Manville est suspendu de ses fonctions à compter de ce jour », a annoncé la DGOS sans préciser la suite qui sera donnée à la suspension.
Elle confirme que cette suspension est « sans lien avec le récent suicide d’un jeune anesthésiste du CHU de Montpellier ».
Un directeur général par intérim doit maintenant être désigné à la tête du CHU de Montpellier, précise-t-on de source proche du dossier.
Par ailleurs, le président et le vice-président de la commission médicale d’établissement (CME) du CHU, Bernard Guillot et Pierre-François Perrigault, ont publié mercredi un communiqué à la suite de la décision de la DGOS dans lequel ils estiment que la mesure de suspension « est de nature à apporter un climat d’apaisement dans un établissement en difficultés depuis plusieurs années ».
« Elle était souhaitée par la grande majorité du corps médical qui s’était exprimé avec force lors d’une récente assemblée générale des médecins », ajoutent-ils.
Ils expliquent que la CME « sera d’une extrême vigilance dans le choix » du nouveau directeur.
« Les restructurations nécessaires pour s’adapter aux contraintes de la médecine moderne doivent avoir comme seule et unique motivation l’amélioration du service rendu aux malades. Elles ne peuvent en aucun cas avoir comme objectif une course effrénée à l’équilibre budgétaire », commentent-ils.
Bernard Guillot et Pierre-François Perrigault jugent plus généralement que « la politique menée actuellement dans les hôpitaux publics français et dans les CHU en particulier, visant à revenir à un illusoire équilibre budgétaire en 2012 transforme ces établissements en machines inhumaines pour les hommes et les femmes qui y travaillent et ne peut à terme qu’aboutir à une dégradation des soins apportés aux patients ».
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EHND7002 07/04/2010 09:15 ACTU