PARIS, 11 mai 2010 (APM) – La conférence des présidents de commission médicale d’établissement (CME) de centre hospitalier universitaire (CHU) a fait part lundi dans un communiqué de ses vives critiques par rapport au décret sur la CME.
Ce décret publié dimanche 2 mai détaille les nouvelles attributions de la CME et sa composition (cf dépêches APM CBNDJ002 et APM CBNDJ003). Plusieurs syndicats et la conférence des présidents de CME de CH ont déjà dénoncé le contenu du décret et la concertation qui a eu lieu avant sa publication (cf dépêches APM CBNE7004 et APM CBNE5002).
« Parodie de concertation, irréalisme, illusion, risque de dissension au sein de nos communautés, mépris, piège », sont les mots utilisés par la conférence des présidents de CME de CHU pour évoquer ce nouveau décret, en précisant qu’il s’agit des « mots les plus souvent entendus parmi les présidents de CME de CHU, comme parmi leurs mandants » depuis sa publication.
S’agissant de la concertation, la conférence fait part de sa déception car « aucune des propositions des représentants institutionnels n’a été prise en compte ».
« Tout au plus est-il désormais précisé que dans les CHU, le président de CME ferait partie des personnels titulaires » mais « comment pouvait-on imaginer qu’il en soit différemment pour pouvoir au sein du directoire affirmer la position de la communauté médicale tout entière, hospitalière et hospitalo-universitaire dans les domaines non seulement du soin mais aussi de l’enseignement et de la recherche », observe-t-elle.
La conférence parle d' »irréalisme » concernant le fait que la CME ne sera qu’informée sur l’état des prévisions des recettes et des dépenses (EPRD) et ni consultée ni informée sur le plan de retour à l’équilibre et sur les projets de coopération. Pour elle, cette situation risque de rendre difficile l’adhésion de la communauté médicale aux projets associés à ces sujets.
Elle qualifie ce décret d' »illusion ». Il « ne fera pas taire la communauté médicale qui continuera de s’exprimer auprès des usagers, de nos concitoyens pour leur faire connaître les risques d’une dérive financière de la gestion de nos hôpitaux au détriment de la qualité de leur prise en charge », souligne-t-elle.
Elle regrette par ailleurs que « le texte ne préserve pas dans les CHU l’équilibre que la précédente réforme avait instauré entre les hospitalo-universitaires et les hospitaliers ». Pour elle, cet équilibre s’est avéré « nécessaire au bon fonctionnement des établissements dans le respect des missions des uns et des autres ».
La conférence parle enfin de « mépris » car la rédaction du texte « méconnaît le rôle fondamental de la collectivité médicale et de ses représentants institutionnels que sont les CME et leurs présidents dans l’évolution des hôpitaux et leur adaptation à leur environnement ».
La « modicité » de l’indemnité allouée au président de CME (300 euros bruts par mois), pourtant « premier vice-président du directoire », illustre également ce « mépris », estime-t-elle.
Toutefois, la conférence affirme que ce n’est pas uniquement à travers ce dernier point qu’il faut comprendre sa réaction. « Les présidents de CME ont toujours été et sont encore aujourd’hui des bénévoles soucieux du bon fonctionnement et de l’efficience des établissements publics de santé qui doivent rester au service de la population toute entière », affirme-t-elle, en précisant qu’il s’agit bien aujourd’hui de leur « seule motivation ».
cb/cd/APM polsan
CBNEB003 11/05/2010 18:43 ACTU