Communiqué du SPH du 5 avril 2010 : maladie mentale n’est pas synonyme de dangerosité

Après le drame survenu sur la ligne A du RER, le Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux met en garde une nouvelle fois contre le risque d’amalgame entre dangerosité et maladie mentale et celui d’instrumentaliser la psychiatrie qui conduisent à des mesures toujours plus coercitives pour l’ensemble des patients. Plutôt que de réagir au coup par coup sous l’effet de l’émotion et des emballements médiatiques qui aboutissent au final à une superposition de mesures sécuritaires inefficaces, face à la complexité et à la multitude des problèmes posés par la souffrance psychique dans un société en crise, c’est une vraie réforme de santé mentale qu’il faut mettre en oeuvre avec l’ensemble des acteurs et partenaires de la psychiatrie. La réforme qui s’annonce concernant les soins sans consentement ne répond pas à l’importance des enjeux, ni par son champ réduit d’application, ni par son contenu qui, en durcissant la dimension sécuritaire, démantèle la dimension sanitaire. A se borner à ces aspects simplificateurs, il ne faudra pas s’étonner d’aboutir alors à l’inverse du but recherché. On sait qu’en psychiatrie, l’excès sécuritaire aboutit comme ailleurs à l’échec. Car c’est l’équilibre entre la garantie des libertés individuelles et l’efficacité des soins qui est le meilleur garant d’une plus grande sécurité pour tous.

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