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Communiqué du Mouvement « ensemble pour une santé solidaire » du 28 septembre 2010 : « Repose En Paix (trop ?) chère Sécu… »
Le 7 mai, sur France Info, Alain Minc, Conseiller économique de Nicolas Sarkozy, aborde la question de l’effet de la hausse du vieillissement sur les dépenses d’assurance maladie, et prend pour illustrer son propos l’exemple de son père, 102 ans, hospitalisé 15 jours, ce qui aurait coûté « à la collectivité française » 100 000 €
En soulignant ce « luxe immense, extraordinaire », il « trouve aberrant » que l’Etat lui ait « fait ce cadeau à l’oeil» alors que cette somme pourrait être récupérée sur le patrimoine paternel ou de ses ayants droits…
Très sérieusement, Alain Minc qualifie cette proposition de « progressiste » « en tout cas, c’est ce que lui a dit un syndicaliste » et glisse que c’est normalement « au programme socialiste de proposer ce genre de choses ».
Plus c’est gros, plus ça passe…
Le lendemain, sur son blog, Martin Hirsch en profite pour relancer l’idée du bouclier sanitaire…
Pour le Dr Christian LEHMANN, qui dénonçait dès 1997 dans son livre « les fossoyeurs » la privatisation annoncée de la sécu, « Le but du bouclier sanitaire de Hirsch, le but poursuivi par les assureurs depuis longtemps, le but de Nicolas Sarkozy quand il a tenté en 2007 d’instaurer une franchise de 50 euros sèche sur les dépenses de santé, le but est de discriminer entre les populations et, petit à petit, de détruire l’idée même de cotisations solidaires. « Faire payer les riches malades », c’est avant tout faire payer des malades, et rendre le discours des assureurs encore plus tentant à une partie de la population : « Regardez-donc, la Sécu ne vous rembourse plus rien….pourquoi continuer à cotiser pour toutes ces feignasses, alors que nous…. »
« Le bouclier sanitaire que tentent de faire avancer, à peine masqués, le plagiaire servile et l’adepte du charity-business, c’est un appel à briser la solidarité en vidant la Sécurité Sociale de son sens. Les « riches » paient déjà pour leurs soins, en cotisant sur les revenus de leur travail. A chacun selon ses besoins, à chacun selon ses moyens ».
Ce jeu de dupes bien huilé « Minc parle le vendredi, Hirsch répond le samedi en ressortant son bouclier sanitaire les 2 proposent d’en « parler au Président », le tout emballé dans un papier cadeau rose « socialiste » et frappé du sceau du bon sens… est une nouvelle manipulation du gouvernement UMP qui n’a même pas le courage d’assumer sa volonté de casser le pacte de 45.
La ficelle est grossière, la méthode manipulatoire et malhonnête, l’idéologie nauséabonde, la finalité abjecte.
Une ficelle grossière : Alain Minc, au lieu d’aborder la question des dépenses de soins liées au vieillissement en économiste (son métier), le fait sous l’angle de l’anecdote, personnelle, sur un cas rarissime, vu l’âge et la fortune de M. Minc père !
Une méthode manipulatoire et malhonnête : M. Minc a reconnu (suite à une enquête de journalistes) avoir volontairement multiplié par 5 le chiffre annoncé pour « frapper » les esprits
Le remboursement des frais liés aux soins n’est pas « un cadeau à l’œil » de « l’Etat » mais le fruit de nos cotisations à cet effet !
Ce que A. Minc qualifie « d’aberrant » est l’un des plus important progrès sociaux et humains : le principe de la sécurité sociale, où chacun cotise selon ses moyens et reçoit en fonction de ses besoins ».
La solidarité n’est pas la charité. Il est normal que M. Minc père bénéficie de la sécurité sociale, selon ses besoins, quels que soient ses revenus ou son âge. Car selon le principe de la SS, il devrait avoir beaucoup contribué !
La manipulation de M. Minc est scandaleuse, car il présente sous une étiquette « progressiste » (selon un syndicaliste… forcément de gauche ?) et « socialiste » une proposition rétrograde, ultra-libérale, qui est une attaque aussi violente que vicieuse contre la sécurité sociale, c’est-à-dire contre le droit à la santé, et à la vie.
Une idéologie nauséabonde : faudra-t-il que l’on choisisse, à terme, comme des millions de familles aux USA, de laisser mourir ses parents ou de vendre sa saison et se retrouver à la rue ?
Une finalité abjecte : elle a pour seul but de confondre encore les termes du conflit en cours, de détourner l’attention du rapt commis depuis un quart de siècle, pendant lequel 10% du PIB a été détourné des salaires vers les profits des actionnaires, avec pour résultat inéluctable le déficit de financement actuel
C’est une nouvelle fois le principe même de la sécurité sociale qui est remis en cause, avec une vision inhumaine et archaïque qui fait de l’allongement de la vie un fardeau financier et pose en creux la question de « qui mérite d’être soigné » s’il n’a pas les moyens de payer.
Nous pensons, nous, qu’aucune vie ne vaut plus –ou moins- qu’une autre. Le droit à la vie, à la santé, aux soins, c’est la sécurité sociale solidaire qui le garantit.
Nous accusons les fossoyeurs de la sécu, le gouvernement, aux ordres des lobbies assurantiels aux intérêts uniquement financiers, qui nous sacrifient, nous, usagers, sur l’autel du profit. Leur responsabilité est immense, leur culpabilité morale indiscutable autant qu’insupportable.
Nous lançons aujourd’hui un questionnaire sur l’accès aux soins, afin de mobiliser l’opinion publique, les usagers, les politiques, sur l’état de notre système de santé, et l’urgence du combat pour sauver la sécu.
Mouvement Ensemble pour une Santé Solidaire