PARIS, 2 février 2011 (APM) – La mission présidée par le député Laurent Hénart (UMP, Meurthe-et-Moselle) sur les métiers en santé de niveau intermédiaire, suggère de créer la profession de « paramédical praticien », intervenant en seconde intention en relais du médecin.
Dans ce rapport, remis mercredi aux ministres chargés de la santé et de l’enseignement supérieur, Laurent Hénart, le Pr Yvon Berland et Danielle Cadet estiment que l’émergence de nouveaux métiers en santé pourrait s’articuler en neuf étapes successives, après la mise en place préalable de programmes nationaux de coopérations interprofessionnelles destinés à évaluer leur pertinence (cf dépêche APM VGOB1005).
Ils renvoient à des travaux ultérieurs le soin de déterminer ces métiers de niveau intermédiaire et considèrent que le déploiement de nouveaux métiers en santé en première intention, sans passage par le médecin, nécessite au préalable la réalisation « sans délai » d’analyses médico-économiques.
Dans un souci de ne pas perdre de temps, ils préconisent toutefois la création d’un métier de « paramédical praticien » intervenant en seconde intention, en relais du médecin, et pouvant se décliner pour chacune des catégories de professionnels paramédicaux.
Ce professionnel exercerait des compétences jusqu’ici exercées par un médecin et « ne justifiant pas le même niveau de formation pour réaliser des activités de diagnostic, de consultation, de prescription », réalisées « dans le cadre d’un travail en équipe en libéral ou en établissement ».
Les compétences ainsi dégagées devront être identifiées dans « quelques domaines prioritaires du soin », à partir des programmes nationaux que la mission suggère de conduire dans le prolongement des coopérations interprofessionnelles prévues dans l’article 51 de la loi hôpital, patients, santé et territoires (HPST).
Parmi les thèmes envisagés, le rapport cite le suivi du diabète, des hépatopathies chroniques et des maladies respiratoires chroniques, les patients transplantés d’organe « dont le suivi est parfaitement codifié », le suivi de patients présentant des troubles cognitifs, le suivi de patients atteints de pathologies entrant dans le cadre du vieillissement et de la dépendance ou les malades atteints de pathologies cancéreuses.
Les activités spécifiques de diagnostic, de consultation, et de prescription effectuées par les paramédicaux praticiens pourraient correspondre aux « pratiques avancées », transposées à partir d’expériences conduites à l’étranger (infirmières praticiennes aux Etats-Unis, consultations infirmières de première ligne au Royaume-Uni, prescriptions des infirmiers dans les centres de soins de santé primaire en Finlande, etc.).
Le concept de la pratique avancée, pour l’instant défini pour les infirmiers, est applicable à d’autres paramédicaux, souligne la mission, qui rappelle que la « déclinaison opérationnelle du concept » s’opère « par l’identification des différents rôles attendus », dont « la pratique clinique, la consultation, la formation, le leadership et la recherche ».
« L’infirmière qui exerce en pratique avancée est une infirmière diplômée qui a acquis des connaissances théoriques, le savoir faire nécessaire aux prises de décisions complexes, de même que les compétences cliniques indispensables à la pratique avancée de sa profession. Les caractéristiques de cette pratique avancée sont déterminées par le contexte dans lequel l’infirmière sera autorisée à exercer », selon le Conseil international des infirmiers, cité par la mission.
NIVEAU MASTER MINIMUM
Le métier de « paramédical praticien » implique une formation et une qualification minimum de niveau master, souligne la mission.
Son exercice devra être regroupé, au sein d’une maison ou d’un pôle de santé pour les soins de premier recours ou au sein d’un établissement de santé doté d’une équipe médicale et paramédicale pour les soins de deuxième recours.
La mission suggère qu’il puisse également intervenir en milieu scolaire, en entreprise ou dans le cadre de la santé au travail.
La mise en place de protocoles, dans le prolongement des coopérations interprofessionnelles prévues par la loi HPST, doivent permettre à terme la reconnaissance de ce nouveau métier en qualité de profession médicale à compétence définie, dont le champ serait déterminé dans le code de la santé publique, souligne la mission.
Document consultable sur http://f1.grp.yahoofs.com/v1/cHFJTRrqsidEvaEXNexoaZL52FnD9KbbDAV2VO252pN4D7KmB5hCoV1b-MeWDJx4H83yw6o42_KFgLjjLacch33UyKgg9qrwZDFI/Rapport_Mission_Henart_2211.pdf
vg/san/APM polsan
VGOB2002 02/02/2011 12:33 ACTU