Dépêche APM du 2 février 2011 : Les syndicats de directeurs d’hôpital réclament plus de considération des pouvoirs publics

PARIS, 2 février 2011 (APM) – Le Syndicat des managers publics de santé (SMPS), le Syncass-CFDT et le syndicat des cadres hospitaliers Force ouvrière (CH-FO) ont demandé mardi plus de considération des pouvoirs publics à l’occasion de la commission administrative paritaire nationale (CAPN) des directeurs d’hôpital, dans trois communiqués distincts.

« Depuis deux ans, la majorité des directeurs a le sentiment de n’avoir jamais été autant maltraitée », dénonce le CH-FO.

Il rappelle qu’à plusieurs reprises, les directeurs ont dû lancer une pétition, se mobiliser ou manifester pour se faire entendre, notamment dans l’affaire de Saint-Egrève (Isère) en novembre 2008, sur les conditions de nomination des directeurs dans le cadre de la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) et, plus récemment, pour modifier l’instruction sur le signalement des erreurs de gestion des hôpitaux.

Le syndicat s’interroge par ailleurs sur la perspective d’inscrire des directeurs d’hôpital à la liste des hauts fonctionnaires concernés par le projet de loi visant à prévenir les conflits d’intérêts (cf dépêche APM EHOAQ004).

Pour le CH-FO, les directeurs « ne sont pas très confiants dans l’avenir » en raison de l’absence de « politique de santé et de politique hospitalière forte et porteuse d’espoir », de la multiplication de la mise en recherche d’affectation de directeurs, de procédures de nomination des directeurs généraux de CHU « inquiétantes », de l’augmentation des rapports « non contradictoires » et souvent à charge de conseillers généraux des établissements de santé (CGES) et de l’attente de la revalorisation promise des métiers de direction.

Il demande une réforme du dialogue avec l’Etat par la mise en place de négociations entre les syndicats et les représentants de tous les ministères concernés pour éviter des blocages en réunions interministérielles auxquelles les syndicats ne peuvent assister.

Le Syncass-CFDT demande également « des choix publics respectant les directeurs », un soutien de l’Etat dans le management des établissements, des statuts modernisés et des « représentants entendus ».

Il juge nécessaire de « recentrer les orientations » de la mission sur les métiers de direction menée par la direction générale de l’offre de soins (DGOS) et le Centre national de gestion (CNG) et des autres négociations afin de « créer les conditions d’une gestion cohérente et équilibrée des corps de direction », qui fait actuellement défaut.

Enfin, le SMPS juge que la politique sanitaire de l’Etat est de « plus en plus erratique ».

Il liste plusieurs dysfonctionnements tels que la « mascarade » des états des prévisions des recettes et des dépenses (EPRD) en 2010, la parution d’un texte « peu applicable » sur les praticiens cliniciens, la « non-négociation » statutaire des directeurs, l’invention de règles « au gré de sa convenance » et la multiplication des dispositifs de sanction.

« Par leurs errements, les pouvoirs publics suscitent une morosité grandissante dans les établissements publics », « encouragent l’attentisme » et « poussent de plus en plus de directeurs à aller chercher ailleurs plus de respect, plus de cohérence, plus de reconnaissance ».

cb/eh/APM polsan
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CBOB2005 02/02/2011 19:17 ACTU