Débat « Quelle politique pour refonder une psychiatrie humaine et accueillante ? » le 15 septembre 2012 à la fête de l’Huma

Depuis le discours de Sarkozy du 2 décembre 2008 – s’appuyant sur un amalgame fallacieux, assimilant les personnes souffrant de schizophrénie à de dangereux criminels – la psychiatrie a été violemment attaquée dans ses fondements humanistes. L’objectif étant de faire passer la psychiatrie d’une logique sanitaire à une logique policière de contrôle social.

De nombreuses voix, de citoyens, mais aussi de syndicats, d’associations, de partis politiques – dont celle du PCF – se sont élevées pour refuser cette dérive.
Malgré plusieurs meetings et manifestations – organisées notamment par le collectif des 39 contre la nuit sécuritaire – cela a finalement abouti à l’adoption de la Loi du 5 juillet qui comprend 3 dispositions particulièrement liberticides : l’instauration d’une garde à vue psychiatrique de 72 heures ; la mise en place de soins obligatoires en ambulatoire ; un fichier des antécédents de passage en UMD (Unité de Malades Difficiles).

Le Conseil Constitutionnel vient de juger inconstitutionnel le fichier des antécédents et propose de revoir l’ensemble de la loi.

Suite à cet avis les parlementaires Communistes et du Front de Gauche envisagent de déposer un projet de loi visant à abroger ce fichier des antécédents, mais également la garde à vue psychiatrique de 72 heures et les soins obligatoires en ambulatoire.

Mais, nous considérons que cela ne suffira pas pour disposer de la psychiatrie humaine et accueillante dont nous avons besoin aujourd’hui. En effet depuis des années la psychiatrie a été l’objet de pressions idéologiques et économiques privilégiant le traitement de symptômes et la normalisation de populations, au détriment de la prise en charge de personnes singulières en souffrance.

Refonder une telle psychiatrie, nécessite une autre conception politique de la psychiatrie, mais également de la place de l’individu et de la folie dans notre société. Car, la folie est comme le disait François Tosquelles, ce qui fonde notre humanité. Et par ailleurs comme le rappelait Lucien Bonnafé « Une société se juge à la manière dont elle traite ses fous ».

Cette refondation implique un large mouvement – rassemblant professionnels, patients, citoyens,… – porteur de cette exigence politique.

Ce mouvement nous considérons qu’il a déjà commencé à se constituer autour de toutes les actions contre la Loi du 5 juillet.

Le débat que nous organisons à la Fête de l’Humanité se situe pleinement dans cette démarche de construction et d’élargissement de ce mouvement.

Fête de l’Humanité

Stand de la fédération de l’Oise

Samedi 15 septembre

A partir de 11h30

« Quelle politique pour refonder une psychiatrie humaine et accueillante? »

Avec la participation de Philippe Bichon (psychiatre Collectif des 39),
Mathieu Dissert (Humapsy), Serge Klopp (cadre de santé PCF), Jean Pierre Martin (psychiatre USP, Notre Santé en danger), Marjolaine Rauze (Maire PCF de Morsang sur Orge Vice Présidente à la Santé du Conseil Général de l’Essonne)