Communiqué de Sud Santé sociaux du 21 octobre 2012 : Pour en finir avec une politique criminelle
Ce vendredi 19 octobre 2012, une jeune femme a perdu son enfant alors qu’elle
se rendait à la maternité de Brive, distante de plus d’une heure de transport. En
2009, la maternité de Figeac dans le Lot a été fermée. Après la fermeture de
Gourdon et Saint Céré il ne reste dans ce département qu’une maternité pour
170 000 habitants avec des conditions de transports problématiques liées à la
géographie, sans parler des conditions climatiques parfois difficiles. C’est le
cas dans de nombreux autres départements.
Ce drame de plus constitue la terrible conséquence d’une politique publique
exclusivement comptable, orchestrée par les ARH et poursuivie aujourd’hui par
les ARS (Agence Régionale de Santé).
On est ainsi passé de 1370 maternités en 1975 à 526 en 2010. Les incidents
dramatiques se multiplient et les Services Départementaux d’Incendie et de
Secours transformés, malgré eux, en unité d’accouchement d’urgence tirent la
sonnette d’alarme depuis lors.
Alors que le nombre des naissances a connu un record en 2011, les autorités
continuent de fermer des maternités publiques comme à la Seyne-sur-mer,
il ya quelques mois ou à Marie-Galante, en Guadeloupe tout récemment. La
pression est maintenue contre des hôpitaux comme à Le Blanc en région
Centre, aux Bluets (Paris) et ailleurs sur tout le territoire. Elles continuent de
réduire le nombre de lits et de favoriser la concentration de grosses maternités
véritables ‘’usine à bébés’’.
La fédération Sud Santé Sociaux Solidaires dénonce cette situation depuis plus
de dix ans. Elle est le produit de la logique de l’hôpital-entreprise, au mépris des
besoins des populations et parfois de leur vie.
Avec les autres organisations composant le Collectif «Notre Santé en Danger»,
la fédération Sud Santé Sociaux Solidaires exige un moratoire sur l’arrêt
immédiat de toutes les restructurations hospitalières, qui crée de véritables
déserts sanitaires. Elle exige d’urgence l’organisation d’un débat démocratique
associant professionnel-les, usager-es et collectivités territoriales pour
l’établissement d’une carte sanitaire répondant aux besoins de la population en
matière d’accès aux soins.