Article des Echos du 8 décembre 2014 : L’examen de la loi santé serait reporté en avril

Solveig Godeluck / Journaliste | Le 08/12 à 18:47

EXCLUSIF – Des médecins généralistes veulent majorer unilatéralement leurs tarifs de consultation.

Marisol Touraine lâche encore du lest sur son projet de loi santé. Après avoir fait des concessions sur le droit au dépassement des cliniques ou l’organisation régionale des soins, la ministre veut se donner du temps. Selon nos informations, le projet de loi santé ne passerait pas devant le Parlement fin janvier-début février, comme prévu initialement, mais après les élections départementales des 22 et 29 mars.
Le projet de loi Macron , qui sera présenté mercredi en Conseil des ministres et qui doit être voté en début d’année, suscite déjà beaucoup d’oppositions. Inutile de multiplier les obstacles, estime le gouvernement. Surtout avant un scrutin qui s’annonce périlleux pour la majorité. Ce report est aussi une façon de se montrer conciliant avec l’Ordre des médecins, dont le président a réclamé la semaine dernière dans un entretien aux « Echos » une « réécriture » complète du projet de loi et le report de son examen.

« Passer de 23 à 25 euros dès décembre »

Pour l’instant, les ouvertures de Marisol Touraine n’ont pas convaincu. Les cliniques veulent toujours fermer leurs portes à partir du 5 janvier. Quant aux médecins de ville, non seulement ils n’ont pas levé leur préavis de grève entre Noël et le nouvel An, mais en plus certains professionnels veulent augmenter leurs tarifs de manière unilatérale. Car, pour les généralistes, le premier souci, explique Claude Leicher, le président de MG France, c’est l’absence de revalorisation des honoraires depuis 2011. « Le syndicat n’a pas lancé de mot d’ordre, c’est un mouvement de la base, assure-t-il. Des médecins généralistes vont passer de 23 à 25 euros dès décembre. »
Aujourd’hui, en secteur 1, seuls les spécialistes ont droit à la consultation à 25 euros. Luc Duquesnel, du syndicat Unof-CSMF, espère comme Claude Leicher arracher une augmentation du tarif de la consultation en même temps que la réécriture de la loi santé. Les médecins qui le feraient avant s’exposent à des sanctions, jusqu’au déconventionnement. Mais quand l’Assurance-maladie avait essayé de sanctionner les médecins de la sorte en 2001, le tollé avait été mémorable. Et la consultation avait été revalorisée l’année suivante.

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