Avenir Hospitalier et la Confédération des Praticiens des Hôpitaux ont pris connaissance avec beaucoup d’attention des propositions relatives à l’attractivité de l’exercice médical à l’hôpital public que Mme la Ministre de la santé, Marisol Touraine, a fait ce jour en notre présence.
Nous aurions aimé que ces propositions soient faites plus tôt car si le temps de la concertation était nécessaire, la situation dans certains hôpitaux a continué à se dégrader et nous aurions pu peut-être faire l’économie d’un certain nombre de départs.
Ne boudons toutefois pas notre plaisir : un certain nombre de ces mesures étaient revendiquées depuis plus de 10 ans par nos organisations. Nous avons été entendus :
– Sur l’extension de droits sociaux et d’exercice à tous les médecins et pharmaciens hospitaliers, actant la fin d’une précarisation inadmissible.
– Sur les simplifications statutaires, la convergence entre temps plein et temps partiel.
– Sur la prime d’engagement avec avancement accéléré pour les zones sous-denses et spécialités sinistrées, dont nous demandons un niveau attractif.
– Sur les valences de temps non cliniques avec dimensionnement des équipes le permettant.
– Sur la prime d’exercice territorial, dont nous demandons un montant vraiment significatif.
– Sur certaines mesures d’équité concernant la permanence des soins, à savoir un seul niveau d’astreintes opérationnelles et un seul niveau de temps additionnel, de jour.
– Sur un management permettant plus de reconnaissance au travail.
Toutefois, il manque quelques gros morceaux en terme d’équité et de reconnaissance du travail effectué la nuit. Il faut que la journée de travail soit découpée en cinq demi-journées et non plus quatre. Les praticiens qui travaillent 24 heures de suite doivent se voir créditer d’une demi-journée supplémentaire. Les avis syndicaux sont tous convergents, nous ne pouvons voir perdurer une telle injustice entre praticiens, variable selon les hôpitaux, en fonction du mode déclaratif du temps de travail (horaire ou demi-journée).
Nous demandons aussi que même pour les zones et spécialités à l’équilibre, il n’y ait plus cette chute de rémunération entre la fin du post-internat et l’entrée dans le statut de praticien hospitalier : perdre plus de 1000 euros par mois en début de carrière n’est pas acceptable.
Les mesures contenues dans la loi de santé visant à régler l’intérim médical ne sont absolument pas à la hauteur des enjeux actuels. Se limiter à ces mesurettes, c’est nier le drame sanitaire en train de se dessiner, le rapport Véran étant hélas devenu obsolète dans certains hôpitaux où la démographie est catastrophique.
Nous l’avons beaucoup attendu, beaucoup de nos demandes ont été entendues, mais il manque encore certaines mesures d’équité et de justice vitales pour que les jeunes viennent, et que les moins jeunes restent. Et nous rappelons qu’un travail lourd de sens est figé depuis 9 mois, à savoir la déclinaison de la circulaire urgentistes aux spécialités à sujétion comparable.
Avenir Hospitalier et la Confédération des Praticiens des Hôpitaux vont maintenant s’investir dans le travail important qu’il reste à accomplir pour la déclinaison des textes nécessaires à l’application de ces mesures. Nous veillerons à ce que leur application soit la plus rapide possible et que les moyens attribués soient à la hauteur des espoirs suscités.
Nicole Smolski, présidente AH
Jacques Trévidic, président CPH
A télécharger :
– Le discours de Marisol Touraine (pdf – 654.4 ko)
– Le dossier de presse au format PDF (pdf – 803.9 ko)
– Le rapport « L’attractivité de l’exercice médical à l’hôpital public : 57 propositions pour donner envie aux jeunes médecins d’exercer à l’hôpital public et à leurs aînés d’y rester » (pdf – 4.4 Mo)