Le suicide du Pr Jean-Louis Mégnien sur son lieu de travail a profondément bouleversé la communauté hospitalière. Il pose la question de la banalisation de la maltraitance institutionnelle dans nos établissements, de la nomination des responsables médicaux, de leur évaluation et de leur renouvellement. Il démontre l’insuffisance de la prise en charge des risques psycho-sociaux, souligne l’absence de référent syndical des praticiens hospitaliers au sein des établissements publics de santé, et l’insuffisance d’accès à la médecine du travail.
Avenir Hospitalier et la Confédération des Praticiens des Hôpitaux, membres d’Action Praticiens Hôpital, ont rejoint la liste des signataires du Communiqué du MDHP du 21 janvier 2016 car les propositions en matière de gouvernance rejoignent les nôtres, en faveur d’un fonctionnement démocratique transparent : les chefs de pôle doivent être nommés sur un mandat limité de temps, après avis de la CME et de son président. Les chefs de service, d’unités fonctionnelles ou d’équipes doivent être nommés par la CME et son président après avis des médecins de chaque structure, et en cas de renouvellement après évaluation des fonctions managériales.
Les méthodes managériales issues d’un autre âge ne sont plus adaptées à l’hôpital de 2016. On peut être le meilleur médecin et n’avoir aucune capacité à diriger ou coordonner une équipe, à respecter ses confrères, ou être débordé par les tâches administratives et ne plus se rendre compte du terrain. Le temps des mandarins nommés à vie qui choisissent leur successeur en les adoubant est terminé.
Des cellules de médiation et conciliation doivent être crées dans toutes les Commissions régionales paritaires pour qu’en cas d’échec local, des solutions puissent être trouvées en recours. De plus, les médecins et pharmaciens doivent disposer d’une représentation syndicale propre aux praticiens hospitaliers dans les CHSCT.
Dans le soutien à cet appel du MDHP à réviser en profondeur les pratiques, nos organisations syndicales de praticiens hospitaliers ne font que respecter une ligne qu’elles ont démocratiquement adoptée depuis plusieurs années. Elles appellent l’ensemble des organisations syndicales à prendre la mesure de la situation de dégradation des conditions d’organisation dans les hôpitaux publics et à faire unité pour que les dispositions réglementaires soient prises afin que le choix et l’évaluation des responsables médicaux hospitaliers relèvent de procédures transparentes et démocratiques.
Pour Action Praticiens Hôpital
Nicole Smolski, Présidente APH
Jacques Trévidic, Président CPH, Vice-Président APH
Max-André Doppia, Président AH, Vice-Président APH
Marc Bétremieux, Secrétaire général APH