Le premier ministre nie exercer le moindre « chantage » à la démission.
Manuel Valls, en première ligne dans le débat sur le projet controversé de réforme du Code du travail, exclut d’exercer un « chantage » à la démission, dans un entretien au Journal du Dimanche. « Jamais je n’ai fait et je ne ferai de chantage à la démission. Le narcissisme, l’égotisme et les caprices, je laisse cela à d’autres », répond le premier ministre à une question sur des rumeurs sur ses velléités de départ en cas de retrait du texte.
Manuel Valls prétend par ailleurs que les jeunes seraient les premiers bénéficiaires de la réforme du Code du travail. « J’entends dire que la jeunesse va être précarisée, mais justement, c’est la jeunesse qui a le plus à gagner avec cette loi, car elle est la première victime du système actuel : précarité et CDD à répétition », déclare le chef du gouvernement. Manuel Valls assure que les deux semaines de négociations qu’ouvre le report au 24 mars de la présentation du texte en conseil des ministres permettront d’« enrichir » ce dernier.
Interrogé sur la demande de plusieurs syndicats de supprimer les dispositions sur la barémisation des indemnités prud’homales et la définition des licenciements économiques, il répond : « Ces deux points feront, bien sûr, l’objet d’améliorations ». « Concernant la barémisation pour les prud’hommes, disposition attendue par les chefs d’entreprise, des adaptations peuvent être possibles sans la remettre en cause », ajoute-t-il. Manuel Valls assure en outre que « nous n’avons jamais évoqué l’idée de mettre en œuvre le 49-3 ».
« Notre responsabilité, c’est de mener à bien ce texte avec les amendements nécessaires », poursuit-il. « Moi, je veux convaincre les socialistes, les radicaux de gauche, les écologistes d’approuver cette loi mais je veux que la loi recueille aussi l’assentiment de tous ceux qui veulent réformer le pays. »
Par la rédaction de Mediapart