Le Syndicat des managers publics de santé (SMPS) a décidé de suspendre la mutualisation des fonctions support entre établissements, étape essentielle dans le déploiement des groupements hospitaliers de territoire (GHT). Pourtant favorable à la réforme, le syndicat de cadres hospitaliers estime que « les conditions ne sont pas réunies pour [la] réussir ».
Plusieurs motifs expliquent la fronde des directeurs, qui dressent un constat sévère de la situation. Le manque d’accompagnement de la part des pouvoirs publics dans la mise en place de la réforme est une première source d’agacement. « Plus de 40 % des projets médicaux partagés n’ont pas été approuvés au 1er janvier 2017, gronde le SMPS. Les projets de soins partagés sont balbutiants et trop faiblement articulés avec les projets médicaux partagés. »
Malaise
Une forme « d’asphyxie bureaucratique » illustrée par « des décrets inapplicables qui se succèdent mois après mois » s’ajoute à la liste de griefs.
De surcroît, les directeurs doivent organiser cette recomposition hospitalière dans un contexte de dégradation des conditions d’exercice « pour chaque professionnel hospitalier, de l’ASH au directeur, face à des injonctions contradictoires sans cesse renouvelées et en l’absence de perspectives pour tous ».
N’hésitant pas à parler de « malaise omniprésent à l’hôpital public », le SMPS rappelle que « les alertes des organisations professionnelles sont, au mieux, traitées dans des guides déconnectés des réalités de terrain et ignorent les clivages croissants entre professionnels et entre établissements ».
Le SMPS n’accepte pas davantage la ligne du gouvernement jugée « provocatrice » sur la question du statut des directeurs adjoints, des directeurs des soins et des chefs d’établissement, en cours de discussion au ministère de la Santé.
Entre colère et inquiétude, les directeurs craignent enfin que les arbitrages de la campagne tarifaire pour 2017 aboutissent à « une aggravation des difficultés financières auxquelles doivent faire face les établissements ».
Source : Lequotidiendumedecin.fr
Anne Bayle-Iniguez
| 02.03.2017